Quelques percées de soleil, un
vent frais.
Les oiseaux chantent toujours
tous les matins, comme si c’était leur dernier matin du monde!
Les chats qui s’étirent et qui
se font la toilette tranquillement, l’air de rien, tout en observant les
environs.
La corde à linges vides, parce
que pas d’énergie pour la remplir le matin avant d’aller travailler.
Le pommier qui s’est vêtu de
rose crème.
Les ancolies qui sont à la
veille de poindre et de démontrer toute la beauté dont elles sont capables.
Le temps file.
À la fois trop lentement et trop
vite!
Trop lentement au travail, trop
vite à la maison.
Au travail : Un vent de
coupures fait rage dans le secteur public et ça commence à se ressentir sur la
fatigue des troupes et sur le moral de tout un chacun.
Je travaille dans un secteur
très bien géré, mais nous subissons les foudres du ministère quand même et nous
devons apprendre à faire encore plus avec beaucoup moins. C’est dans mon
secteur d’emplois que ça se fait sentir le plus, parce que tous les autres
secteurs sont protégés par la Loi sur l’instruction publique. Au bout du
compte, c’est encore le service aux enfants qui va écoper et c’est ce qui m’attriste
le plus. J’aurais été moins fâché, si le gouvernement avait coupé autant au
privé qu’il le fait au public. Ce n’est pas la réalité. Alors, voilà. Le temps
s’étire sur les faces longues et sur les appels de parents mécontents… Je me
sens encore une fois bien impuissante, l’impression de faire face à une vague d’opinions
publiques mal renseignées et surtout sur un vent de droite qui mène notre
bateau vers de ports où il faudra colmater et non régler les problèmes de
structures… M’enfin!
À la maison : Mon fils s’en
va bientôt. Le temps passe vite et je voudrais passer tout mon temps libre avec
lui, mais il a l’âge qu’il a et lui il avance vers sa vie d’homme. Papiers de
CÉGEP en main, ses rêves d’habiter la grande ville et le désir d’émancipation…
Les ailes lui poussent au cœur et c’est réellement pour ça qu’on éduque nos
enfants, n’est-ce pas? Afin que des ailes fortes et solides les amènent vers
leurs projets propres. Mais c’est allé trop vite! Il était mon petit loup, mon
petit poulet il n’y a pas si longtemps! Maintenant je lève le regard par en
haut pour le saluer le matin! Je le vois manger ses céréales avec une barbe pas
faite! Dur!
…
Question santé…
Pas eu la mammographie encore. J’en
suis encore à l’étape de palpation de ma poitrine tous les matins. Je ne les ai
jamais autant observés que maintenant. Du plus loin que je me souvienne je me suis battue contre cette poitrine! Trop
comme ci, pas assez comme cela… Là ils ressemblent à ce qu’ils doivent. Ils ont
la quarantaine comme moi. Ils sont donc plus « soyeux », une douceur
du temps qui passe peut-être??
Je suis juste épuisée en ce
moment et c’est ce qui m’inquiète le plus. Une fatigue qui ne me quitte que le
temps de me lever le matin. Très vite je retombe en état de vouloir dormir ma
vie! Sans humeurs dépressives. Juste fatiguée! Cette fatigue me chicote encore
plus que mes seins et leur « collier de perles » intérieur… C’est ce
qui vient dire à mon cerveau que je dois être malade…
M’enfin.
…
Je sais que vous me lisez.
Je sais que parfois parler à du
monde qu’on ne connait pas, peut s’avérer puissant…
Je sais aussi que je ne suis pas
seule à être fatiguée, à vivre du stress au travail, à m’ennuyer devant mon
ordinateur. Je ne suis pas seule à me battre devant ma balance et mon frigo, je
ne suis pas seule à vivre avec des enfants. Pas seule du tout. On est un
régiment à vivre dans notre silo des choses banales, mais qui sont pour nous un
monde. Notre monde!
Je vous lis avec assiduité.
Souvent sourires aux lèvres, parfois avec une larme pas loin et souvent avec
des fous rires!
…
Je vous souhaite une belle fin
de semaine de trois jours! (pour la plupart d’entre vous!)
Moi je vais dormir et m’étirer
comme les chats, chanter comme les oiseaux et lire… Oh oui lire!!!