J’en
ai souvent rêvé avec lui.
Il le fera bientôt avec elle.
Ce n’était
pas notre route, ni pour lui ni pour
moi.
Nous avons retiré le meilleur de nous-mêmes
ensemble.
Pour
eux, nous avons bâti des ponts entre
nos ravins d’incompréhensions, nous avons élevés des barrages, avons érigé des
pare-feux aussi. Et nous avons réussi ceci de notre vie à deux. Parce que la
terre n’a ni tremblé, ni été inondée non plus. Le feu de la colère, des incompréhensions
n’a pas menacé l’intégrité de personne. Tout au plus, réchauffé quelques
soupers ou marches d’engueulades de discussions… Petits foyers d’incompréhensions,
de tensions et de déceptions, bien naturels. Sans gaz à effet de serre. Notre
séparation a été ISO planète!
Nous
avons été nous, pendant 18 années. À
forger notre identité d’adultes, de parents, de travailleurs, de campeurs, de
cuisiniers, d’amis, d’humains. Avec ce nous, nous avons voyagé, discuté,
rigolé, pleuré, échangé. Avec ce nous, nous avons rêvé de faire du
meilleur… Nous avons lutté pour
aller plus loin de l’endroit d’où nous venions. Nous avons élaboré des plans de
durée, des projets de retraite. Avec ce nous,
nous avons voulu ressembler à ces petits vieux qui nous attendrissaient tant,
quand ils marchaient main dans la main… Tout doucement. Nous avions le rêve de faire du Brel avec notre vie…
Ce
nous, si longtemps travaillé existe
encore quelque part en eux. Je le
vois. Le ressens au détour d’une phrase, d’un geste de la tête ou encore d’un
goût prononcé pour un aliment ou une chanson. Je suis fière de ce nous qui a su y faire pour ces eux qui sont le meilleur de nous deux. Quand je le regarde, je vois en lui ce que j’aimais chez son père… Ce
qui m’exaspérait aussi parfois. Quand je suis avec elle, je ressens cette fragilité « forte » qui existe en lui, ce petit quelque chose d’artiste,
qui la sort des sentiers balisés.
Je
suis en paix avec ce nous révolus.
Je regarde son mariage avec elle et je suis heureuse pour lui. Je rigole parfois de l’ampleur de cette journée d’engagement
dans un nouveau nous pour lui.
Je ne le reconnais pas dans toutes ces choses, mais, et c’est là que la vie démontre à quel point elle est bien faite, je pense qu’il est peut-être plus en contact avec ce qui fait qu’il est lui, avec elle, qu’il l’était avec moi. Qu’enfin il a découvert l’essence qui le rendra aussi beau qu’une chanson de Brel.
Je ne le reconnais pas dans toutes ces choses, mais, et c’est là que la vie démontre à quel point elle est bien faite, je pense qu’il est peut-être plus en contact avec ce qui fait qu’il est lui, avec elle, qu’il l’était avec moi. Qu’enfin il a découvert l’essence qui le rendra aussi beau qu’une chanson de Brel.
Je
lui souhaite de tout mon cœur.
Car,
au fond, tout au fond de moi, existe encore une place pour ce nous, transformé en nous d’amitié…
Et qu’est-ce qu’on peut souhaiter de plus à un ami cher, que d’être aimé et d’aimer en retour?
Et qu’est-ce qu’on peut souhaiter de plus à un ami cher, que d’être aimé et d’aimer en retour?