Être parent est une chose bien complexe. Il faut savoir nager dans les
eaux troubles des émotions et avoir la congruité à fleur de peau. Il faut marcher
sur la pointe des pieds en équilibre sur un fil de fer au dessus des besoins
spécifiques de chacun tout en tenant la barre des motivations bien droite, afin
de ne pas tomber dans les excès de colères ou de laxismes!
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Garder le cap avec humour, amour et bienveillance…
…
Je commence à manquer de jus pour tout ça! Bien sûr, il est temps que
les vacances arrivent et que l’école se termine! Ce qui règlera une grande
partie des frustrations de tout un chacun. Mais l’arrivée des bulletins de fin
d’année risque de faire mal et d’ouvrir la porte à des discussions et mises au
point qui seront difficiles!
…
Nos jeunes sont des personnes intéressantes, drôles et il est très
agréable de passer du temps en leur compagnie. Mais à l’heure où ils commencent
à vouloir s’engager dans des luttes politiques ou dans la société, à l’heure où
ils semblent avoir des opinions tranchées et qui savent les exprimer clairement, ils
semblent vouloir se désengager de leur propre vie, de se retrancher de ce qui
est et sera important pour eux, tout le long de leur parcours. Faire les choses
à temps, s’impliquer dans la maison, dans leurs études, faire les choses pour
notre tribu, qui est notre microsociété bien à nous… ça… C’est bien moins
glamour, moins enlevant, moins tentant! Et je les comprends, leurs ailes
commencent à pousser et à avoir envie de voler. En même temps, il faut bien
apprendre à s’en servir n’est-ce pas?
…
Toujours est-il, que nous sommes en grève parentale en ce moment à la
maison. Nous avons décidé d’être conséquents nous-mêmes et de faire en sorte
d’être heureux. Nous poussons le concept sociétal en vigueur ici et maintenant
au Québec, à notre tribu. Nous boycottons la fabrication des repas, nous allons
mettre en place une table de discussions et nous mettrons clairement les lois
en vigueur dans la maison. Pas de lois « matraque », mais de la
cohérence poussée à l’extrême. Nous savons que les extrêmes sont difficiles à
vivre, d’un côté comme de l’autre. Nous avons décidé de ne plus gaspiller notre
salive et prenons l’engagement de rester calmes, quoiqu’il arrive. Car lorsque
nous tempêtons, ils courbent le dos, font oui de la tête et disent à quel point
ils comprennent. Pour s’en retourner vaquer à leurs occupations, comme si de
rien n’était. Ils savent éviter les récifs de la colère parentale. Ce sont des
navigateurs hors pair, même si des icebergs trainent dans le coin!
Terminées donc, les discussions à ne plus finir sur l’implication dans
la demeure, les études et les attitudes dérangeantes.
Nous sommes malheureux de toutes ces discussions vaines, sur l’implication
scolaire ou domestique, nous ne voulons plus comme invité celui que nous
nommons affectueusement Personne. (Vous savez cet être qui
vide le lait sans changer le sac, prend le dernier mouchoir sans aller chercher
une nouvelle boîte pour remplacer l’ancienne. Celui aussi qui termine toute la
crème glacée en laissant le contenant dans le congélateur… Vous ne voyez pas
qui s’est? Posez la question à des ados, telle que : « qui a terminé
le rouleau de papier de toilette et qui n’a pas dit qu’il n’en restait plus?? »
Et là fusent de partout : « pas moi », « pas moi », « pas
moi non plus »… Alors… ça doit être Personne. N’est-ce pas?)
Nous ne voulons plus nous quereller pour des questions domestiques et
d’éducation. Mêler deux familles ensemble est un défi gigantesque. Notre tribu
n’y fait pas exception. Mais nous voulons préserver le plaisir d’être ensemble.
Plaisir qui avait tendance à disparaître sous les tensions depuis quelques
semaines. Entre le bougonnage, le bourrassage et les phrases répétées ad
nauseam, l’envie de se retrouver tous ensemble est devenue bien basse!
Nous allons recommencer depuis le début. Des choses très simples,
comme ramasser notre serviette quand on a terminé nos ablutions, à fermer ses
lumières derrière soi (on est écolos, non?). Comme terminer ses devoirs avant
de s’affaler devant Facebook ou un film… Et toutes ces petites choses qui font
qu’on se rend quelque part avec fierté, parce qu’on y a mis du cœur et qu’on s’est
impliqué.
J’ai l’impression que c’est un réel défi qui nous attend. Car nous
devrons être constants. Pour être honnête, ce n’est certes pas notre première
qualité. Ne dit-on pas qu’on reconnaît l’arbre à ses fruits?
…
Nous espérons que notre nouvelle autocratie parentale et aimante
portera ses fruits. Car bien que nous croyons à la démocratie, bien que nous
soyons contre toutes formes de bâillons, nous constatons que l’heure est à l’action
et plus du tout aux discussions vaines.
3 commentaires:
J'ai juste une question pour toi... as-tu déménager chez moi sans me le dire???
Isabelle
C'est partout pareil!!! Mais mes grèves ne durent jamais longtemps, pas parce qu'ils prennent de bons plis, parce que je me tanne de voir traîner ou de demander de ramasser...alors je recommence à faire à leur place.
Mais je sais que je dois me dire que les efforts seront récompensés et que je travaille "pour plus tard"...parfois, lorsqu'on est fatigués, on dirait qu'il est plus facile de baisser les bras...et on choisit nos batailles...
Bonne chance!
Je sais que l'été va passer doucement, je pense qu'ils avaient tous un peu besoin d'un wake up call... et moi j'avais besoin de remettre les pendules à l'heure, car sans plaisirs, la vie familiale peut être si pénible!!!
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