Drôle de hasard, je lisais une
amie m’expliquer les tourments amoureux et les peines d’amour qui se succèdent
en lui laissant l’idée qu’elle n’est qu’un velcro qui colle mal. Et Jeff de Brel jouait dans mes oreilles.
« Non Jeff, t’es pas tout
seul… »
Oui! On est seul face à nos
peines, face à notre souffrance, quand on se trouve sur le bord du précipice de
nos émotions. Quand la vague frappe. Quand enfin on avait ouvert les bras face
à l’immensité et qu’on avale un bouillon trop salé, trop puissant, qu’on n’avait
pas vu venir bien évidemment, puisqu’on avait les yeux fermés de gratitude, de
confiance et d’aisance!
Paul Christopher Flynn, Precipice |
On ne meurt pas d’une peine d’amour.
Mais on meurt aussi un peu. Y’a des fragments de nous qui partent dans cette
mer à laquelle on fait face. Des bouts de nous qu’on laisse au gré de nos
errances ou voyages amoureux. Même si on se reconstruit, même si on rebâtit, on
cogne les clous sur les blessures, sur les failles que ces histoires impriment
en nous. À force ça teinte nos croyances, ça teinte, qui on est. À force, on
hésite à rouvrir les bras et surtout, surtout à refermer les yeux face à l’immensité
de l’océan d’amour que l’on éprouve. On devient méfiant, on met nos bottes de
pluie, un imper et on garde toujours un œil ouvert… Et le goût du voyage
amoureux se perd. On se dit qu’on n’est peut-être pas fait de ce bois-là. Que ce
n’est pas pour nous et on essaie de passer à autre chose, à cultiver les autres
pans de notre vie… Puis BANG. On ne l’a pas vu venir et même en chaussant des
bottes, on décide de partir encore pour une escapade… puis l’escapade se montre
plus longue et on croit que le voyage est possible… et on se déchausse tout en
gardant l’imper et ensuite puisque la chaleur monte, on enlève aussi l’imper et
ma foi… L’envie d’ouvrir grands les bras et de fermer les yeux revient…
La suite?
Je ne sais pas.
Elle n’est pas écrite.
Mais si j’étais l’auteure de sa
vie?
Je lui donnerais tous les Vikings
qu’elle souhaite, tous les nomades aussi, mais je les ferais simples, fidèles
et ils auraient envie de s’impliquer de s’investir réellement dans une relation
qui serait leur havre de paix, leur port, leur maison, leur refuge.
Ensemble ils bâtiraient une
relation à leur image, ni trop près, ni trop loin. Bien définies et loyales.
Je voudrais parfois être
Aphrodite, porter cette ceinture d’or et faire se pouvoir des histoires qui
commençaient si bien. Faire vivre les impossibles et catalyser les désirs!
2 commentaires:
Ce n'est jamais facile de voir la tristesse chez l'autre. L'impuissance n'est pas facile... à accepter!
Elle a de la chance de t'avoir pour amie!
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