18 janvier 2013

Petite histoire fictive d'un homme qui la fait rougir

http://chf-encouleurs.blogspot.ca/2012/12/brouillard-sur-le-morvan.html

Il a bourlingué, ses narines trop poudrées, le sang alcoolisé jusqu’à ne plus se souvenir.
Souvenir de quoi au fait?
Sa triste colère remontait à si loin qu’il en était venu à ne se souvenir que du dégoût qu’elle lui inspire et lui faisait recommander cet autre verre, précédent du suivant et ainsi vogue la galère du temps.
Vogue l’oubli de soi, du temps et des autres. Dérive qui dure des années, qui finalement, deviennent des décennies.
Le réveil?
Difficile.
Voyage en train, en bus et à pied.
Direction le purgatoire.
Remplie de douleurs, de lumières crues à regarder sans lunette de soleil, droit devant, sans fards.
Se regarder dans la glace en se rasant le matin, sans vapeur d’alcool pour supporter cette voix sourde qui résonne et qui appelle au pardon.
Avoir la nausée parce que la fête nous manque!
On dit fête, mais on sait bien dans cet éclairage sans néons et musiques fortes que cet état n’a de fête que le nom.
Avoir la nausée parce que finalement on se souvient des gens qu’on a laissés derrière, qui n’ont pu ou n’ont voulu nous suivre dans cette galère vouée au naufrage.
De ceux-là il y a des gens que l’on a aimés vraiment.
Et c’est de ceux-là que maintenant on s’ennuie vraiment.
Apprendre à boutonner cette chemise sans trembler, apprendre à marcher avec un verre d’eau on the rocks, apprendre à aimer ça quand même.
Il était parti s’oublier loin. Mais la distance n’était pas tant celle des kilomètres l’éloignant de son point de départ.
Non la distance venait du fait qu’il oubliait à chaque pas, chaque action, quel homme il était réellement avant.
Avant quoi?
Il ne cherche plus de réponses.
L’important maintenant?
Il boit de l’eau, marche librement et regarde le soleil en face sans cligner de l’œil. Peut regarder sa mère dans les yeux, ses enfants aussi.
Il peut aussi te faire rougir les joues et te faire soupirer un peu.
Te faire oublier l’inoubliable…
Ce qui n’est pas peu dire…

3 commentaires:

Cyrielle a dit…

Comme toujours, une histoire admirablement écrite et très émouvante. Vous nous l'annoncez comme fictive, mais combien de personnes se sont oubliées pour vivre en ce moment même, ce calvaire ?

Heureusement chez vous l'histoire finit bien.....

Quoi de plus gratifiant que d'être à nouveau sensible à son environnement et à la chaleur qu'il dégage.

Fleur d'âme a dit…

Comme s'est bien écrit... Ne me vois-tu pas encore perdu dans mes pensées a chercher pourquoi ca lui est arrivé!

Anonyme a dit…

Oh mon amie Jul...trop vrai, trop éclatant...Je le reconnais lui, il a vraiment vaincu ses démons et il apprend tout doucement à 47 ans à vivre cette 2e vie...Il la savoure aussi :)
Merci du fond du coeur xxx