Je
lis un peu partout les questionnements qui entourent le maintient d’une telle
journée et vraiment, je voudrais dire qu’effectivement ce n’est pas nécessaire
de souligner le jour de la femme, comme celui de la terre d’ailleurs.
Mais
les faits existent.
Il
faut souligner que les femmes ne sont pas, partout sur la terre, l’égales des
hommes. Je ne parle pas ici de salaire ou de reconnaissance au niveau des
tâches…
Je
parle de choses bien plus terre-à-terre.
La
sécurité, le droit de penser et de prendre la parole, le droit de vivre une
sexualité sécuritaire et plaisante… Entre autres choses.
J’ai
écouté cette semaine, Rebelle de KimNguyen. Ouf. Voici un extrait de la narration : « Mon colonel m’a
marié afin que je couche obligée avec lui »… L’histoire d’une enfant
soldat. Une fille soldate dans ce genre de conflit, en plus de se battre, doit
ouvrir les jambes aux désirs des hommes et des garçons qui les entourent. Fusil
à la main le jour, envoyées comme chair à canon au front et utilisées la nuit
pour diminuer le stress des troupes et apaiser les hormones de ces jeunes
hommes devenus adultes bien trop vite.
Ahhh…
J’entends
quelques-uns dire : « hey… Ici en occident c’est différent! »
Ah
oui?
1
femme sur 3 vivra ou a vécu des violences sexuelles, allant de l’inceste à des
rapports sexuels non désirés.
1
femme sur 3!
Il
m’arrive souvent quand je suis dans un lieu public de regarder toutes les
femmes qui s’y trouvent et de calculer mentalement combien sont meurtries de
l’intérieur malgré leur sourire, leur visage si rayonnant et les éclats de
rire! Je suis touchée en plein cœur par ces statistiques. Parce que je suis une
mère et une belle-mère de filles. Parce que je connais personnellement des
filles à qui ces statistiques s’appliquent et aussi parce que j’ai eu à côtoyer
la douleur du silence qu’on impose au niveau de la société, aux malaises qui
entourent ces meurtrissures qui guérissent mal.
Bien
sûr qu’en occident c’est bien différent.
Bien
sûr que les femmes ont leur place dans les universités, qu’elles ont des
moyennes générales souvent supérieures que celles des garçons. Bien sûr qu’elles
sont performantes.
Mais
combien d’entre-elles se retrouvent dans des postes clés après leurs études?
Quoi?
Vous
dites que c’est à cause grâce aux enfants que les femmes portent?
Peut-être.
Mais
moi je connais des femmes qui luttent continuellement entre les préjugés et la
pauvreté lorsqu’elles décident de rester à la maison pour s’occuper des
enfants. D’autres qui luttent contre les préjugés et la culpabilité, lorsqu’elles
retournent au travail. Coupables rendues au travail parce que la petite dernière a le rhume et
aurait eu besoin de ses bras pour aller mieux. Coupables si elles restent à la
maison pour offrir réconfort et soins, parce que les dossiers s’empileront sur
le coin du bureau…
Rares
sont les hommes qui éprouvent ce genre de sentiment face aux dernières choses
énoncées… Et pourtant… Les pères sont plus présents que jamais, ici au Québec…
Dans mon milieu en tout cas. Alors… C’est quoi le problème?
Je
pose la question.
D’où
nous vient cette culpabilité à monter les échelons, à se sentir légitimes dans
nos choix, et appuyées par nous toutes les femmes. N’est-ce pas ce que nos
mères et nos grands-mères ont voulu pour nous? Avoir le choix?
…
Je
m’égare et semble faire deux billets en un…
Pourtant,
je constate en me relisant que ce sont les thèmes qui font de moi une féministe
et une humaniste.
Le
droit de penser, de parler, de faire des choix et de les assumer, le droit égal
aux postes de direction partout dans la société. Le droit de rester à la maison
et de pouvoir se le permettre quand on a des enfants. Le droit de retourner au
travail aussi. Le droit de vivre notre vie de femme comme on le sent, comme ça
nous fait du bien.
Le
droit d’aider les femmes ailleurs dans le monde qui se battent comme les femmes
ici se sont battues il y a 50-60 ans, comme le dit ici Boukar.
…
Pour
moi être féministe c’est aimer mon homme qui est mon équipier égalitaire dans
la vie.
C’est
montrer à nos filles la fierté, et à quel point il est important de bien se
connaître, de bien connaître son corps et combien il est important de
travailler fort pour accéder à nos rêves.
Être
féministe veut aussi dire éduquer un garçon en lui transmettant la fierté, et à
quel point il est important de bien se connaître et connaître son corps et combien
il est important de travailler fort pour accéder à ses rêves…
(Tiens…
la même chose que pour les filles!? Certainement! Si on souhaite l’égalité… On
éduque également! Même si le garçon préfère les jeux vidéo où des autos vont
vite et que les filles dansent devant la console… la base doit demeurer la
même!)
…
Aujourd’hui,
c’est le 8 mars.
Je
remercie le ciel d’être née ici, avec le droit de parole et le droit de vivre
ma vie librement.
Je
pense à toutes celles qui n’ont pas cette chance et j’espère voir de mon vivant
que les choses changeront pour elles aussi. Comme elles ont changé ici, grâce
aux femmes qui sont venues avant nous, faire de petites et grandes révolutions!
3 commentaires:
Merci mon amie. Tres beau texte...je le transporte dans le coeur de toutes ces femmes de la lignée dont je viens...merci d'écrire en l'honneur de Florence et Marie-Anna. De Gertrude, Florida, Lucie, Bibiane, Angèle, Pauline,Thérèse, Cécile et Marie-Jeanne. Merci aussi pour ces femmes de mon patriarche qui avaient toute qu'un caractère, des femmes entêtées et dévouées à leur famille qui, pour certaines, ont fait bien des bassesses pour nourir leurs nombreux enfants...Un 8 mars pour délivrer les femmes qui n'ont ni paroles, ni droits!
Un beau billet, intense, revendicateur, comme je les aime!
Parce qu'on en a besoin.
On a encore beaucoup de chemin à faire.
Notre société est encore à se bâtir.
Il faut qu’on s’implique si on veut qu’elle soit à notre image!
Savoir apprécier et vivre avec des valeurs d'égalité et de partage.
Merci pour ce billet humain !
Bonne journée Julie!
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