Quand quelqu’un est malade on lui donne une pilule et on
attend qu’il redevienne en train et allez hop! Au travail!
Tu n’es pas encore mieux, mais tu es fonctionnel?
Allez! Va faire rouler l’économie! De toute façon ton compte
de banque te crie à l’aide et les besoins de base ne changent pas parce que tu
es en arrêt de maladie!
C’est comme ça que je me sens.
Fonctionnelle.
Ni plus.
Ni moins.
J’imagine que je ne suis pas la seule. J’imagine aussi que
pour des gens c’est suffisant. Moi je trouve qu’il me manque le petit feu dans
le fond de mes yeux. Celui qui donne envie à mes amis, à mon chum et à mes
enfants, de se coller à moi et de rire de tout et de rien. Ce feu qui donne de
la légèreté à la vie, qui par sa chaleur aide les journées grises à trouver que
la vie est belle…
Je suis une toune de blues à longueur de journée et un petit
moteur ronflant toute la nuit durant et parfois le jour aussi.
Mon royaume pour mes draps doux et l’odeur si apaisante de
nos deux corps qui dorment.
Je suis fonctionnelle.
J’avance dans les semaines comme une automate. Comme un
pantin qui ne sait pas qui tient les fils. Je suis à la vie comme au théâtre.
Je donne au change, je suis présente. Mais ça ne m’intéresse pas tant que ça.
Il faut que je me secoue… Mais voilà… Je suis déjà secouée.
J’ai été aux grands vents pendant si longtemps que je ne sais même plus si je
suis tissée assez solide pour supporter une autre secousse.
Ô!
Soyez sans crainte… Je suis sur pied, plus d’idées noires,
je vois au loin la lumière… Mais elle est loin.
De toute façon… On ne demande pas aux gens d’être heureux…
On leur demande de se conformer, d’aller travailler, de se lever le matin.
Pour le reste… Que ce soit du pain noir ou du pain doux au
miel que tu manges… L’univers s’en fout… Il faut faire image, donner au change…
…
Prends ta pilule ou tes pilules…
Cache tes inquiétudes, tais tes récriminations, enfouis tes
peines et vis.
Vis.
Lâche prise sur ce que tu ne contrôles pas (l’objet de ma
descente aux enfers…) et aime… Aime tant que la vie va prendre le dessus.
Bin oui!
C’est magique la vie.
Une pilule, une tite granule, beaucoup d’amour et surtout,
surtout faire semblant que tu peux lâcher prise… Parce qu’il semble que tout le
monde y arrive sauf toi.
Je voudrais terminer ce texte dans l’allégresse…
C’est vendredi!!! On fait l’amouuuuur!
2 commentaires:
Je te comprends tellement, mais tellement. Je ne sais pas quoi dire d'autre, je me sens sans mots c'est dernier temps pour réconforter ou pour m'exprimer clairement. Mais ton texte fait écho à mes peurs. Je suis certaine que tu y arriveras jusqu'à la lumière. Beaucoup de courage à toi et câlin !
Ouf... Une dépression, c'est bien vrai, ça part tellement de là " l'incapacité de lâcher-prise sur ce que tu ne peux pas contrôler." Je te sens bien fragile encore. Rassure-toi quand-même très fort: tout n'est qu'apparence et illusion. Bien peu de gens arrivent à lâcher prise et pire, beaucoup de monde n'en ont tout simplement pas conscience. Une dépression ça fait mal, terriblement mal mais, c'est nécessaire. La dépression c'est le tremplin qui va tout ramener à la conscience et fort heureusement. Plus d'idées noires, bien! Tout ira, progressivement à ton rythme, respecte-le ton rythme, c'est ton droit. Et puis les autres, bien ils penseront ce qu'ils voudront! Tu es la seule maître à bord! Tu y arriveras, oui!
Je te mets dans ma grosse bulle de protection et d'amour ma chère....
Tendresse et gros gros câlin xxxxxxxxx
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