Un jour ils arrivent à grandir tout en sécurité dans notre
ventre. On s’émerveille de les sentir bouger. Ils ne sont pas encore réels,
mais sont tout de même tangibles. Puis, ils sortent vivre leur vie à l’air
libre. Ils pleurent, mangent, dorment et s’émerveillent de tout ce qu’ils
découvrent.
Ils grandissent, nous ravissent et nous désespèrent. Ils s’éloignent
tranquillement pour vivre leur vie d’hommes et de femmes. Un jour, ils peuvent être autonomes, on le sait, à ce
moment on sait que si on meurt ils survivront sans nous, avec tout ce qu’on
leur a légué. Il ne nous viendrait pas à l’esprit qu’ils puissent partir avant
nous. Notre ADN n’est pas configuré pour aller au cimetière mettre de la terre
sur la tombe de notre enfant. Pourtant ça arrive. Rien ne nous prépare à vivre
un événement d’une envergure telle qu’elle vient changer à jamais notre rapport
au monde, au temps et notre corps et notre peau ne sont jamais assez grands,
assez larges pour encaisser ce choc.
Je ne l’ai jamais vécu. Je parle au travers mon chapeau,
mais j’ai eu cette peur au ventre de perdre mes enfants dès qu’ils ont commencé
à sortir seuls sans moi. Quand je savais qu’ils allaient faire du canot avec
des amis, ou encore quand ils ont commencé à sortir dans les bars… Et si? Et si…
On ne contrôle plus rien (comme si on avait déjà contrôlé la vie et la mort…
pfff!)
Quelle résilience doit-on aller puiser pour survivre à ses
enfants? Je suis de tout cœur avec l’amie de mon amie. Je ne la connais pas. Mais je
sais qu’elle traverse en ce moment l’enfer et qu’elle ne doit ni sentir le chaud,
ni le froid. Que les aliments qu’elle arrive à mettre dans sa bouche ne sont ni
salés ni sucrés. Tout doit goûter le vide. Le vide de la vie, laissé derrière
par son enfant de 20 ans. Mort trop tôt.
La beauté…
J’ai de plus en plus envie de faire des photos avec des gens qui se trouvent laids.
J’ai de plus en plus envie de faire des photos avec des gens qui se trouvent laids.
Moi la première. Trop grosse, trop molle, trop cernée. Les dents
pas à mon goût. Je manie l’appareil aussi parce qu’être
derrière est plus facile qu’être devant…
J'aime voir la beauté où d'autres voient de la laideur. Au propre comme au figuré. Je sais aussi que personne n’est aussi laid qu’il le prétend.
Pourquoi pas? On pourrait faire une révolution de l’image?
J'aime voir la beauté où d'autres voient de la laideur. Au propre comme au figuré. Je sais aussi que personne n’est aussi laid qu’il le prétend.
Pourquoi pas? On pourrait faire une révolution de l’image?
Se trouver beaux. Collectivement. Sans retouches énormes,
sans modifier qui on est. Juste être beaux. Jouer avec de la lumière, des
accessoires, jouer dehors, être naturels. Comme les gens nous aiment et comme
on se sent quand on est juste bien. Beaux ou laids.
Mais comment apporter cette offre?
Je me pose la question sérieusement…
Je me pose la question sérieusement…
…
La citation du mardi…
« I can choose to let it define me,
confine me, refine me, outshine me, or I can choose to move on and leave it
behind me »
Je ne sais pas c’est de qui.
Je réalise que j’ai laissé certains événements de cette
année éteindre ma lumière, ce qui m’a donc confiné et redéfinie dans une espèce
de Julie qui ne me ressemble pas.
Je vais travailler activement à marcher en avant et redevenir lumineuse. Quoiqu’il en coûte…
Je vais travailler activement à marcher en avant et redevenir lumineuse. Quoiqu’il en coûte…
3 commentaires:
Encore une fois tu as visé dans le mille avec ton message...
Mon amie Amandine pleure son fils ces jours-ci et ceux qui suivront aussi...j'ai l'impression d'être en deuil par procuration...Je n'arrête pas de me demander "mais crisse de bordel comment va-t-elle suivre à Yann..."
Si je pouvais faire quelque chose...je n'y arrive pas et je sais que je ne voudrais rien moi non plus dans une telle circonstance....mais je me pose mille questions...
J'y pense souvent depuis que j'essaye d'avoir un enfant. Déjà que je suis hyper inquiète, quand mon frère prend le volant, je me dis qu'avec mon propre enfant, ça risque d'être pire.
Je ne peux imaginer une telle douleur. Ça doit être vraiment horrible !
Quel beau billet qui m'a visée en plein coeur ! Ma cousine ces jours-ci est elle aussi dans ce gouffre sans fond dans lequel on a l'impression de tomber quant on perd un enfant. Sa petite fille de deux ans et demi, lourdement handicapée qui est morte la semaine dernière. Et dont les funérailles ont eu lieu la veille...de la naissance de son petit frère. Il y a des choses qui nous dépassent. Mais perdre un enfant, oui c'est très certainement cela la fin du monde !
Pensées à ton amie
Marie
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