28 février 2014

Des nouvelles de fin d'hiver

L’hiver s’éternise, je le dis presque toujours à cette date-ci. Chaque année qui passe, fin février et tous les mois de mars, j’annonce que l’hiver s’éternise!
Et pourtant!
Il ne s’éternise pas.
Il meurt un peu chaque jour, il agonise et comme font souvent les agonisants, il a des sursauts de vie qui laisse croire qu’il sera toujours là…
Et puis paf! Il meurt pour vrai.
Ses glaces sur le fleuve fondent, sa neige maintenant grise et odorante disparaît, laissant place à quelques pousses pas vertes encore, de renaître à la vie. Les érables tout heureux de la chaleur jouissent, pour notre plaisir partagé autour d’une table simple, mais garnie!
À la fin d’un cycle, je me retourne vers l’arrière et je constate très souvent que le chemin parcouru a été intense! 
Quel hiver on a eu! Il a été difficile cette année.
De la mortalité, de la santé mentale fragilisée, des peines de cœur, des replis sur soi. De l’équilibre retrouvé aussi. Et le déséquilibre aussi.
Comme si la vie me demandait constamment d’être funambule sur la corde raide entre deux eaux, et encore plus d’émotions!
Elle nous le demande à tous, peut-être est-ce que je le verbalise plus que les autres?
Je danserais toute serrée tout contre mon homme sur April in Paris chanté par Louis and Ella, j’en oublierais le temps qui passe, les enfants qui partent vivre leur vie et reviennent vivre leurs crises à la maison, le temps de se refaire une santé, le temps que mes cheveux s’engrisent un peu plus…
Je danserais jusqu’à ce qu’avril soit effectivement là.
Bien lovée au chaud, tout contre mon homme, aveugle et soude à l’entourage, au travail, aux contrats…
Une mini sabbatique du cœur et de l’ouvrage.

Juste du doux, du bon et ne me sortir le nez du creux de son épaule que lorsque les crocus auront définitivement percé cette couche de glace de cet hiver qui vit son petit sursaut annuel!