31 août 2010

pas de photos aujourd'hui.


J'ai une fille.
Elle dit qu'elle est grande, moi je dis qu'elle est trop jeune, trop petite.
Elle est partie chez elle.
Elle se bâtit un chez elle.
Partie vivre sa vie, sans moi, sans nous.
Elle me manque.
Oui.
L'idée d'une relation saine et rieuse avec elle me manque.
Cette idée m'amène au temps qu'il faut pour guérir, baisser la garde.
Le temps qu'il faut pour qu'elle se soigne ou pas.
Maintenant que sa vie est entre ses propres mains, j'espère qu'elle les ouvrira sur le côté du bonheur et du soleil.
Ce petit bout de femme qui dès sa naissance a décidé de lutter, peut décider d'en faire autrement, à l'aube de sa vie d'adulte.
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Cette musique mélancolique m'accompagne dans mon ennui d'elle et de son magnifique sourire, quand elle sourit.
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Je l'aime.
Parfois l'amour ne suffit pas.
Simplement.

28 août 2010

C'est beau aussi un nuage.

Ça peut être magnifique aussi les nuages.
Il n’y a pas que le soleil qui peut magnifier un paysage.
Le gris peut aussi donner une dimension nouvelle aux choses qui nous entourent.


Les temps fous !
C'est la même chose en amour, je pense. Être ébloui par le soleil est certes agréable, mais être en état d’éblouissement permanent n’est pas vivre le véritable amour. En ce sens qu'il faut arriver à bien voir l'autre pour toucher à son essence.  Aimer pour vrai c’est aimer aussi tous les nuages qui peuvent venir cacher la lumière. Regarder profondément les choses sans cette parcelle de soleil qui enjolive, permet d’entrer en contact avec l’intégralité de la personne.
Il y a des jours où les nuages immenses, gris tonnerre, gris tempête n’empêchent pas de voir percer le jour. Comme avec ce gratte ciel. On voit l’orage qui gronde, on peut presque sentir l’odeur de pluie qui viendra. Mais la lumière si spéciale arrive à démontrer une beauté qui aurait passé inaperçue sans elle.

Centre-ville de Montréal, un jour d'intensité en tout genre !
Accepter les parts d'ombres, d'orages et les temps de mousson, accepter l'arrêt de l'éblouissement pour enfin capter la vraie couleur est peut-être réellement être en amour. Voir que la lumière passe à travers les nuages, regarder bien comme il faut, ne pas minimiser les parts d'ombres, mais voir la lumière. Rien n'est tout gris, tout noir, ni tout blanc.

26 août 2010

Comme des feux d'artifices !

Des jets de lumières qui dansent au son d'une musique techno entraînante.
Des aurores boréales qui flottent dans la fontaine.
Des regards ébahis.
Montréal la grande, la festive, qui trouve le moyen toujours de nous en faire voir de toutes les couleurs !
....

Voilà que je m'essaie à faire des photos de nuit. Des photos qui doivent montrer ce qui bouge, dans un médium statique. Voilà pour l'instant mon degré d'incompétence. Un peu frustrée de ne pouvoir démontrer avec justesse toutes ces gouttes d'eau qui m'ont fait frémir, toutes ces fééries qui l'espace de 20 minutes ont suspendues dans les airs, le rêve et la magie réunies.
...
Pendant ces 20 minutes de musiques, de lumières et d'ambiance du tonnerre, j'ai oublié mon nom, mon âge et ma peau. La bouche ouverte comme une enfant j'ai apprécié tout simplement. Je me suis exclamée comme devant mon premier feu d'artifices. Comme il est bon de revenir vers l'enfance l'espace d'un instant grâce à des créateurs de talents et ingénieux.

20 août 2010

Le coeur à l'envers

Il arrive des jours où notre coeur se lève du mauvais pied. Il est tout à l'envers. Le ciel a beau être rose de bonheur et tout autour les oiseaux peuvent bien chanter leur alléluia à la vie. Rien n'y fait.
Heureusement, on peut tourner la tête un peu et voir autrement, saisir l'instant présent et ne voir que le ciel rose tout autour!



18 août 2010

La douleur revient doucement, tranquillement... Mais sûrement.
Mon corps qui crie encore!

Moi qui croyais en avoir fait un allié, je recommence à me le mettre à dos!
Justement, c’est là qu’il crie le plus.
Dans le haut, les épaules surtout, là où sa bouche chatouille mes taches de rousseur, avec son souffle et ses dizaines de baisers....
Et dans le coin de me reins. Là où tout devient si sensible, si épidermique. Ça hurle sous cette peau tendue vers lui.
...
Mes tensions se dirigent toutes et toujours vers ces endroits qui se nouent au fil de toutes mes émotions, fatigues ou toutes mes inquiétudes.
Comme une roue qui tourne et revient toujours au point de départ. Moi qui avais réellement le sentiment de prendre une route nouvelle, avec un point de convergence totalement dépaysant, différent.
Un chemin perdu... Kamouraska

Le corps lui, se rappelle et reprend le même chemin pour me parler... Plus facile. Moins énergivore.
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OK.
Je vais t’écouter.... Mais laisse-moi un peu de temps pour te soigner. Après je te promets, je fais attention à nous. Pour l’aimer longtemps, pour m’aimer aussi.

17 août 2010

Les grands espaces sont peuplés de petites choses....

J'arrive d'un territoire si vaste et si grand que le regard s'y perd, que nos repères s'égarent et que l'âme s'y apaise. Si vaste que chaque région est un pays en sois. Les accents, le paysage aussi change totalement que l'on soit dans la côte, dans la vallée ou encore au bout... près du rocher...
Les pieds bien campés au sol, la tête dans le vague et le regard qui scrute loin devant.
Quelles merveilles poussent, survivent et enchantent ce pays magnifique d'où je reviens.

Les petites fleurs, les inukshuks, les oeuvres d'arts, l'inventivité des gens, leur accueil aussi.
Gonflée à bloc d'avoir respiré l'océan, d'avoir tenu leurs mains et rêvé en leur compagnie.




11 août 2010

Nous passons de belles vacances....

Wow... Tisser des liens en riant, en découvrant et en voyageant.
N'est-ce pas formidable !!!
De retour bientôt avec plein d'histoires et de pensées à partager.

07 août 2010

prendre l'air

Partie prendre l'air du large.
Sur le bord du fleuve, là où ça sent la mer...
Là où l'eau est salée.
Faire un plein de tribu, un plein de soleil et un plein de grand air.
Un plein d'amour.
Un plein d'humour.
...
Comme des cordages. S'arrimer ensemble....
Allez voir l'eau....
Et au delà du quotidien.

03 août 2010

Je me promène souvent dans leurs chambres vides.
Je vais parfois sur le lit de mon fils pour parler au téléphone.
Je vais dans la chambre blanche de ma fille pour apaiser l'ennui d'elle. Elle n'y revient plus. Ce n'est d'ailleurs plus vraiment sa chambre, même si on lui donne encore son nom...
Elle est maintenant dans son appartement. Chez elle. Avec ses délires, ses envies, ses plaisirs et ses propres choix de route.
...
Je vais dans la chambre de la rousse pour me regarder dans le miroir.
Et dans la chambre de la jeunette... Je vais arroser les plantes, parfois je m'assois sur son lit confortable.
Quand ils sont ailleurs, ils me manquent.
Je profite de leur absence pour faire le plein de vie de couple à deux.
Je saisis cette chance que nous avons de pouvoir vivre notre amour comme des gens sans enfants.
Mais en même temps, ils sont là.
Toujours, présents.
C'est fou, être parent...
C'est un état permanent.
...
Cette semaine ils sont tous absents.
Et je m'ennuie.
La tribu c'est eux...


02 août 2010

histoire d'un matin d'hiver

Un lieu magnifique...
Par un matin froid, mais ensoleillé d'hiver, ils sont ensemble dans un café de la rue St-Denis.

Elle est triste d'être si près de lui et qu'il ne soit si peu accessible.

Elle essaie de savourer l'instant. Elle croit que ce sera le dernier pour un bon bout de temps.

Elle sait qu'elle l'aime et qu'elle l'aimera longtemps. Elle s'est résignée une dizaine de jours auparavant, que cet amour-là fait et fera partie de ses molécules, de sa génétique.

Elle essaie ce matin-là de faire bonne figure. Elle ne le regarde pas trop longuement dans les yeux. Il verrait toute la peine qui l'habite, il verrait à quel point elle est dévastée. Et même si elle n'a pas fait preuve de beaucoup d'orgueil le soir où il a mis fin à leur idylle, ce matin elle souhaite garder le peu de dignité qu'il lui reste.

De toute façon, elle sait que s'ils se regardent trop dans les yeux, ils succomberont à la force de cette attraction si grande, si forte qui les ramène l'un à l'autre comme la lumière attire les papillons.

Elle a pourtant résisté à ce rendez-vous. Elle a essayé d'esquiver, de trouver d'autres solutions pour l'échange d'objet qui était le prétexte à ce rendez-vous matinal. Il s’est fait insistant. Peine perdu. Elle ne peut lui résister. Le voir une dernière fois qu’elle s’est dit. Être capable de parler sans pleurer, de lui souhaiter une bonne vie, beaucoup de bonheur. Peut-être que ce rendez-vous mettra un baume sur son cœur après tout!

Le soleil danse dans ses yeux bruns, elle voudrait ne pas le remarquer. Elle voudrait en fait ne pas trouver si belle cette couleur, si belles les petites rides autour de ses yeux.

Elle voudrait aussi qu’il la trouve belle dans sa peine, dans son calme feint.

Ils essaient de rire. Ils y arrivent. Ils essaient aussi de trouver des sujets de conversation qui sont neutres. Moins facile.

Les enfants? Non... Pas neutre. Elle les aime beaucoup.

Noël qui vient? Non plus... Elle avait rêvé le passer avec lui.

Sa fête à elle qui vient de passer? Non! Elle a annulé les festivités après cette soirée infernale 10 jours auparavant.

Finalement à court d’idées, elle se lance.

Elle lui demande s’il est heureux, s’il sent qu’avec l’autre, enfin il se trouve, se découvre. Si ce couple chambranlant qu’il avait tant souhaité lui offre enfin tout le bonheur qu’il venait prendre jadis, dans ses bras, auprès de son cœur et de leurs délires.

Elle aurait voulu une réponse sans équivoque, un oui, un « je suis heureux et je sens avoir pris le bon chemin. Enfin! »

Elle entend plutôt : « Ne me pose pas cette question quand je te vois si belle devant moi, quand ma main tremble sur la tienne... »

Silence.

Long, qui semble éternel...

Elle soupire.

C'est à ce moment qu'il lui demande ce qui la rendrait heureuse, là, dans cette seconde.

Elle se retient de lui dire parce qu'elle a envie de le hurler, que c’est lui dans sa vie, lui sur sa peau, lui dans ses éclats de rire, lui dans ses hésitations, lui dans tout ce qu’il est, lui, qui la rendrait heureuse. Elle sait pourtant que le bonheur ne repose pas sur personne d’autre que sois. Elle sait aussi à cet instant qu’elle serait sa maîtresse toute sa vie s’il lui demandait, s'il lui offre encore sa bouche et ses mains sur son corps...
Elle se déteste pour ça.
Elle sent que la destruction d’elle-même n’est pas loin.

Elle inspire alors profondément, elle se voit dans la tranquillité d’une église, devant la douceur d’un lampion qui brûle, elle veut sentir les odeurs d’encens qui l’ont toujours apaisé....

Avec fierté, au lieu de remettre son bonheur entre ses mains à lui, au lieu d’ouvrir la porte de son coeur, encore...

Elle lui répond : « Ce qui me rendrait heureuse, c’est d’allumer un lampion à Marie, cette féministe avant l’heure, cette contestataire, cette révolutionnaire. J’ai besoin de me retrouver dans le calme et la douceur d’une église. Moi qui ne suis pas croyante. J’ai besoin de ça. »

...

Ils continuent donc de manger ce petit déjeuner si bon, qu’elle goûte à peine. Ils boivent ce café au lait qui refroidit, car elle boit lentement, elle étire le temps, elle le sait. Après ce rendez-vous sur St-Denis il retournera chez lui, avec l'autre et ce sera le point final.

À la sortie du restaurant, il fait si bon pour un matin de décembre qu'ils marchent un peu, ils aiment tant le faire ensemble. Ils observent les passants, leur inventant une vie, une histoire. Ils sont si doués dans cet exercice. À cet instant, ils arrivent à rigoler encore un peu. Ils se retrouvent intacts, dans leur union qui semble couler de source.

Leurs mains se cherchent, se touchent, se goûtent, se prennent. Ce n’est pas un réflexe, elle le sait bien. Ensemble, ils ont besoin de se toucher. Ça a toujours été comme ça. Toujours. Les plaisirs des sens, autant que de l’esprit. Pas nécessairement sexuel, mais un besoin de proximité intense, impérial...

Elle revoit alors cette première soirée, où nerveux il l’avait invité à boire le thé, où elle l’a pris dans ses bras, lui a murmuré tout bas : « ça va, calme toi... ne sois pas nerveux »...

À ce souvenir, elle sourit dans l’hiver qui commence.

...

Dans la voiture, elle se dit, voilà... Nous traverserons le pont, nous nous quitterons pour de bon. Peut-être, nous nous embrasserons. Mais ça aussi ce sera la dernière fois.

Mais il ne prend pas la route du pont qui traverse le St-Laurent.

Il va vers l’ouest de la ville, sur la montagne.

Il l’amène à l’oratoire....

En lui ouvrant la portière, il lui murmure tout bas que lui aussi a besoin d’aide pour combattre ses démons.

Il la regarde dans les yeux, il lui dit tout haut, bien fort qu’il l’aime.

Il a compris, enfin que c’était sans équivoques.

Que cet amour il ne peut plus le nier, le repousser!

Ils montent vers l’oratoire en se tenant la main.

Elle n’ose croire que c’est vrai.

Ne veut pas aller sur le chemin des espérances qui tuent à petit feu.

Arrivée au chemin des lampions, elle découvre que Marie n’est pas présente dans cette église qui est vouée à Joseph. Déçue un peu tout de même. Elle voulait la protection féminine...

Elle doit se rappeler à quel point Joseph aussi est un protecteur des femmes. Il a tout de même pris Marie sous son aile, même enceinte d’un autre, il l’a pris pour femme, a élevé son enfant comme le sien et l’a aimé. À une époque où la lapidation était monnaie courante....

Alors, elle va vers un lampion rouge de passion allumée. Prends la flamme de ce lampion écarlate et en allume un vert. Vert espoir. Elle ne nourrit alors pas l’espoir de vivre enfin son amour avec lui. Elle allume l’espoir d’en guérir un jour, d’arrêter d’en souffrir.

Elle le regarde du coin de l’œil.

Lui aussi ouvre un lampion. Deux peut-être.

Il est devant un Joseph qui combat des démons.

Il lui expliquera plus tard qu’il avait des démons, des dragons à combattre pour être avec elle...

Qu’il avait besoin de support.

Ils se sont retrouvés au centre de cette allée remplie d’espoirs, de vœux et de demandes spéciales.

Se sont pris dans les bras. Se sont embrassés dans un endroit où habituellement on ne le fait pas.

Un vrai grand baiser de cinéma.

Et ils sont partis.

Tranquillement.

Doucement.

Ces deux athés, qui se sont tournés vers plus fort qu’eux, vers un rituel vieux de mille ans peut-être plus...

Ces deux âmes qui s’aiment se sont unies silencieusement...

Ils sont repartis chez eux, en se promettant de s’aimer longtemps.

Mais de le faire au grand jour, comme il faut.

...

Ils se tiennent depuis lors la main tous les matins qu’ils s’éveillent. Savent qu’ils sont privilégiés de s’être trouvés. Savent que le chemin qui mène vers le bonheur n’est pas droit, linéaire, pas toujours simple.

Ils ont plein de désirs et d’envies de rires.

Et ils comptent bien les réaliser...