25 novembre 2011

Prendre 60 secondes toutes les heures?

Une carte postale trône au milieu de mon babillard derrière mon poste de travail au bureau. C’est un hamac tendu entre deux piliers au-dessus de la mer, avec écrit dans le ciel : « Avez-vous pris votre 60 secondes… à toutes les heures? » Une invitation à prendre soin de nous au travail toutes les 60 minutes…
Je me pose la question suivante…
Si on a pris plusieurs heures par semaine pendant le dernier été, dans un hamac à caresser notre chat, à lire un bon livre ou encore à rêvasser sous les arbres… Est-ce que ça compte dans tout le temps que l’on doit prendre pour avoir soin de nous-mêmes tout au long de l’année?
Ou bien est-ce que détentes d’été et de vacances font du bien à l’âme, au corps et à l’esprit, mais ne se cumulent pas au fil des jours, des semaines et des mois qui suivent? Car il semble que je sois bien loin de m’en sentir rassasiée, je m’en sens plutôt avide, gourmande et insatiable… Je veux encore et encore gratter le bedon de mon chat, caresser le dos de mon amoureux, câliner les enfants tout en me faisant du bien aussi.

Les prochaines vacances, privilégiée que je suis, sont à Noël. Deux grandes semaines pour me faire et nous faire du bien! Deux semaines à déambuler en pyjama… De la chambre au boudoir pour écouter un film… ou deux… Deux semaines pour jouer dehors dans la neige (on se croise les doigts pour qu’il y en ait…). Deux semaines pour allonger les cafés, pour sentir le sapin qui embaume la maison. Deux semaines pour avoir du temps de prendre le temps!

En attendant, je repense à l’été qui vient de passer. Je repense au bord du fleuve, aux baleines, je repense à la détente sur le bord du lac. À notre hamac sous les thuyas, aux oiseaux qui s’y chicanent les meilleures branches. Ça me fait du bien, dans la grisaille de novembre.

24 novembre 2011

flâneries

La première neige commence déjà à fondre. Probablement que demain elle n’y sera plus. Ce matin, j’ai observé les oiseaux qui ont des parures de boules de Noël immenses, tellement ils sont gros et bien portants en prévision des grands froids. J’y ai vu un beau geai bleu, régnant en roi sur l’arbre où une dizaine de moineaux piaillaient leur repas du matin! Majestueux avec sa crête royale, choisissant sa branche, chassant les intrus, lustrant ses plumes… Roi et maître de l’arbre du voisin. Je l’ai appelé Monseigneur en dégustant mon café.

C’était un de ces matins où le temps était suspendu entre la lecture du journal, le café et la douceur de la lumière grise qui entrait par la fenêtre. Mon amour assis par terre, me commentant les nouvelles de l’heure. Bribes de discussion à bâtons rompus. J’y serais resté des heures durant. L’horloge allant plus vite que mes désirs et mes aspirations a fait voler en éclat ces instants de douceur et la réalité a rattrapé la flâneuse en moi. Vite au travail! Il faut gagner sa croûte! Nous ne sommes pas moineaux, ni Monseigneur… Un arbre et la contemplation ne nous suffisent pas, nous humains, pour vivre heureux, en santé et prospères.

Dommage…
Avouez!!!

20 novembre 2011

trouver chaussures à son pied!

Un jour ordinaire. Un samedi de soleil, où le temps passe lentement. Une manifestation dans cette ville que j’aime tant. Une montagne de souliers de couleurs et d’hauteurs aussi variés qu’usés. Des militants contre les mines anti personnelles, des présentations de déminages…
J’en ai profité pour croquer la chaussure, moi qui aime tant cet objet usuel qu’on peut transformer facilement en artifices, en bijoux et qui complète un look par besoin ou par coquetterie!

16 novembre 2011

Vivante je suis!

Au détour d’un moment de détente dans la tourmente incessante de mon esprit, la main dans celle de mon amoureux, en tournant le coin d’une rue, ces pétales. Étalées par terre. J’y vois tout de suite le signe d’une fête d’amour. Je vois des pages habillés de blanc, de rouge peut-être. De petites fées mignonnes dans leur robe de bal et leurs cheveux tout bouclés au fer. Du brillant partout sur leur peau déjà si douce.
C’est fou n’est-ce pas comme le romantisme d’une petite fille peut habiter le corps d’une femme bientôt quarantenaire. Qui est parfois si cynique et défaitiste qu’elle se tombe elle-même sur les nerfs. Et pourtant, à la vue de ce rose, ce jaune, ce blanc sur les pierres chaudes du Vieux-Montréal, elle tombe sous le charme des contes de son enfance! Tout de suite, princes, princesses, fées, sorcières et intrigues l’amènent loin dans ses pensées.
Ne sommes-nous pas tous un peu les enfants que nous avons été dans notre corps devenu plus vieux, plus grand? Est-ce que nous changeons tant que ça avec les années? Ou simplement devenons-nous plus adaptés, plus aptes à faire face à ce monde « d’adultes » qui nous entoure? Je pose la question. Car avec le temps je constate à quel point nous ne changeons pas tant que ça de notre essence pure, celle qui était déjà là dès notre premier souffle. L’énergie qui nous pousse vers l’avant ou nous pousse à rester immobile n’est pas le même que lorsqu’enfant nous partions dans la lune ou que nous pouvions rester pendant des heures à refaire le monde, à réfléchir à s’inventer mille et une histoires?
Je reviens par ici. J’espère toutes les semaines depuis la dernière fois d’y venir poser mes virgules, mes exclamations et mes pensées. L’énergie d’abord n’y était pas. Ensuite l’inspiration. Que puis-je apporter de nouveau et qu’est-ce que mon regard a de si différent de toute cette multitude sur cette toile déjà bien remplie? Je suis comme ça. Je me replie lorsque j’ai besoin d’air. Je n’appelle plus les amis, je n’écris plus, je ne lis plus non plus. Je deviens une abonnée aux émissions « trash » de la télé et m’en confesse rarement!
Bonne nouvelle.
J’ai continué de faire des photos, l’envie de créer est revenue ces dernières semaines. La musique recommence à prendre l’espace dans ma tête. Preuve que les pensées et les hamsters de mon esprit prennent moins de place.
Je ne sais pas si c’est l’accident de scooter, le départ de ma grande Lo en appartement dans un dénuement que personne ne souhaite pour ses enfants ou encore juste trop d’émotions intenses dans les trois dernières années. Mais pour un temps et encore quelquefois, je me sens toute vide et sans espace de grands rires! Comme si j’avais oublié comment faire! Je tente de profiter de tous les instants magiques avec Oli qui grandit si bien. La belle rousse et la cadette de mon amoureux savent aussi me sortir de moi et souvent me faire sourire. Avec Lo, j’apprends l’instant présent. À ne pas poser de questions dont les réponses pourraient la placer dans un état de défensive et j’apprends à l’aimer sainement, avec beaucoup d’espace entre nous. Je commence à comprendre qu’il y a des gens que l’on doit apprivoiser plus d’une fois au cours d’une vie. Avoir changé ses couches, l’avoir bercée, lui avoir chanté et inventé mille chansons n’y changent rien. Nos univers lorsqu’ils se croisent, deviennent compliqués et étriqués. Nous apprenons à nous accepter et à profiter du bon temps qui roule. Un soupir à la fois, je garde pour moi mes inquiétudes, mes peurs, mes craintes et mes angoisses de mère. Les yeux levés au ciel, elle apprend à taire les choses qui alimentent ces processus en moi. Je rêve qu'un jour, notre relation soit plus ouverte et offerte à la lumière. Mais que serait la lumière sans les zones d’ombres?
Voilà.
Je suis là, de retour à petits pas.
Entre l’onirique et le personnel.
Entre les images et les mots.
Je suis là.
Et je vous lis… Croyez-moi. Je vous lis!