09 décembre 2016

Décembre 2016



Décembre et sa petite couche de neige.

Décembre et sa course folle vers le temps des fêtes.

Décembre et son temps des bilans.

Décembre et mon énergie qui vacille.

Décembre et mon moral qui tombe.

Décembre…


Trouvé sur Pinterest
Je m’accroche aux lumières qui brillent partout lors de mes marches nocturnes avec mon chien (et mon chat bien souvent, qui nous suit en courant, grimpant dans les arbres, en sautant partout), je trouve ça réellement beau et festif. Mais... mais… Je n’arrive pas à éprouver cette joie bien longtemps à l’intérieur de moi. 
Je me sens vide comme un ventre creux. Tendue comme une corde de violon sur laquelle on a mis trop de pression. Bougonneuse comme le grincheux de Noël. Lasse comme un fleuve tranquille qui est stoppé par un barrage.
 
Je voudrais être une oursonne bien grasse et dormir dans ma caverne. Ronfler ma vie entière et ne me réveiller que lorsque l’énergie sera toute revenue, que la joie apparaîtra et que les petits fruits seront gorgés de soleil et de chaleur!


Pourtant j’aime l’hiver. J’aime le soleil d’hiver, le blanc de l’hiver…

Mais pour une raison qui m’échappe, décembre arrive avec son spleen…


Et vous, votre décembre??
Billet écrit sur cette musique

22 novembre 2016

Les triangles de vie

Dans le cadre de mon travail, je dois faire des cours de secourisme aux trois ans. Cette année le formateur, pour nous aider à mieux visualiser les urgences, nous a mentionné le triangle de vie.
Cerveau-poumons-cœur
Si un des sommets de ce triangle ne fonctionne pas bien, la vie ne peut se manifester en pleine santé. La vie peut même mourir et pas à petit feu.
C’est étrange, parce que dans le yoga j’apprends qu’il existe aussi un triangle semblable. Bien sûr, il est moins drastique, moins impressionnant…. Lui il agit à petit feu… Ce triangle ressemble étrangement à l’autre…  En plus spirituel, métaphysique.
Âme-respiration-amour
Il est vrai que l’on peut vivre en ne nourrissant pas notre âme, en respirant de façon superficielle et en ne s’aimant pas. Il n’est pas faux de croire que l’on peut nier notre être et avancer tout de même au travers de sa vie et bien s’en sortir… Disons financièrement par exemple. Mais qu’en est-il de notre sentiment d’accomplissement, de plénitude, de fierté et d’amour propre? Qu’en est-il de cette lumière au fond de l’œil, cette lumière qui part de l’intérieur de nous, qui illumine notre chemin et parfois même le chemin des autres qui nous entourent?
Si nous ne nourrissons pas ce triangle spirituel, nous sommes en vie certes, mais à quel prix? Ce triangle, j’en suis convaincue, alimente ou affame le triangle de vie. Je pense que les deux sont interreliés.
Mais comment faire attention à l’un si on néglige l’autre?
La première fois que je suis entrée dans une salle de yoga c’était rempli de préjugés contre moi-même. Je ne serais pas capable, je ne rentrais pas dans ces beaux leggings et je n’étais pas capable de me contorsionner comme les belles sur Pinterest. Je suis entrée dans cette salle en étant remplie de haine (oui, le mot est juste) pour moi-même. Je ne répondais pas à l’image que je me faisais du yoga. J’étais tellement certaine que ce n’était pas pour moi. En tout cas, pas avant que j’ai fais mille régimes et que je me sois mise au jogging, spinning ou je ne sais quoi encore.
Le plus dur de cette séance, n’a pas été de me plier ou de me déplier… Ça a été de sentir le souffle de ma respiration entrer si profondément en moi, que je ne me rappelais pas la dernière fois où j’avais donné autant d’oxygène à mon corps. Il devait y avoir une digue quelque part, parce que ça m’a fait pleurer. Pas de sanglots, pas de sons… Juste des larmes qui coulaient sur mes joues, comme ça sans raison… Et un apaisement. Il y avait un pan de mon triangle spirituel qui me remerciait d’en prendre soin enfin! Ce souffle superficiel qui me maintenait en vie depuis si longtemps, devenait plus profond, plus nourrissant et  j’irais même jusqu’à dire nettoyant…
Je me rappelle avoir fait pendant cette séance, la position du guerrier, de m’être sentie forte sur mes jambes, d’avoir eu le sentiment que j’étais capable et de ce fait, à chaque respiration mon mouvement devenait de plus en plus ample, solide. Ça m’a rempli de joie et de satisfaction!
Cette petite heure allait changer ma vision de moi-même et de la façon dont je me traitais et de ce fait, de la façon dont je traitais les autres…
J’ai pris conscience de cette personne bien tapie au fond de moi, qui ne savait pas comment s’exprimer.
Ô je ne dis pas que je sais encore bien l’écouter, ni que je la laisse s’exprimer librement encore, je dis simplement que maintenant je sais qu’elle existe et qu’hier, dans ce cours de premiers soins, j’ai compris que du triangle de vie si important était attaché cet autre triangle plus spirituel, plus métaphysique, ésotérique pour certains. Et que je ne pouvais les nier ni l’un ni l’autre…
Je sais que le chemin se doit d’être éclairé par ma lumière intérieure et que pour qu’elle brille, je dois avoir beaucoup d’amour pour moi-même et que j’apprenne la douceur d’un souffle tranquille et apaisant, qui nourrit tout mon corps et mon âme.
Le yoga m’apporte ça. Le yoga apporte dans ma vie ces outils et ces personnes qui éclairent ma route, de par leur lumière intérieure qui est si lumineuse!

Namasté!

04 novembre 2016

Troublée...

Il fait nuit, la lune est magnifique de son croissant orangé, si basse que l'on pourrait la cueillir et en croquer un bout. Il fait froid aussi. On sent le craquant de l'air sur le nez. 
L'automne est bel et bien arrivé. 
Il fait froid dehors, mais jamais aussi froid qu'en dedans lorsque je suis sur les réseaux sociaux et que j'y vois ce qui s'y passe. Jamais aussi froid dans le dos quand je regarde tout le fiel et la haine qui est déchargé à coup de violence gratuite et je ne trouve pas les mots pour mettre ce que ça provoque chez moi. 
Je lis tout ça et je constate que toutes les opinions se valent, que tout le monde pense avoir raison, que tous les égos sont sortis. Toutes les peurs aussi. La peur de l'autre, de ce qui est différent, la peur de perdre des acquis, d'être obligés de faire encore plus d'effort d'ouverture. La peur de l'autre sexe. On parle de la culture du viol d'un côté et des méchantes féministes de l'autre. C'est comme si la cour d'école de mon enfance était rendue dans ma maison, dans toutes les maisons. Comme si tout à coup, on n'était plus en sécurité mentale et psychologique nulle part.  
Je suis sensible, certains diront fragile, aux mots, à l'intonation, à la virgule qui mis à certain endroit dans une phrase peut faire des ravages. Je suis sans mots devant le lynchage public de cette chanteuse extraordinaire de sensibilité, je reste sans voix devant ces femmes qui dénoncent des agressions sexuelles et qui se font demander pourquoi elles étaient à cet endroit, ce qu'elles avaient bu et comment allait leur santé mentale lors des événements. D'un coup que ce soit leurs perceptions qui soient erronées. 
D'un côté on crie haut et fort qu'il faut donner la présomption d'innocence aux hommes et de l'autre on scrute la moindre parcelle d'ombre qui pourrait se trouver dans le récit de ces femmes! 
J'ai souvent dénoncé dans ma vie le silence qui entoure les situations d'abus. J'en suis pourtant rendue à me demander si le silence ne valait pas mieux que toute la merde (oui je dis aussi de gros mots) que je lis sur les réseaux sociaux. 
Je travaille fort sur le concept de non-violence en ce moment dans ma vie, c'est peut-être pour ça que je suis tellement heurtée par tout ça. C'est d'une violence inouïe et  il m'est difficile d'y échapper, car lorsque j'essaie de "discuter" de façon polie, courtoise, avec des arguments que je juge béton, car j'ai des statistiques, je nomme des faits, on parle alors de mon physique, du lieu (gauchiste –sic!!!!-) où j'ai étudié, etc. Il n'y pas d'arguments qui tiennent dans ce genre de discussion, sauf celui de faire tomber l'autre afin de gagner le combat.  
Je reste mitigée dans les actions à faire. Est-ce que je m'éloigne de ce genre de sujet et ne me tiens qu'avec des gens qui pensent comme moi? Ou je continue dans la voie de l'éducation et continue à me faire rentrer dedans par des inconnus... Les deux voies me font peur... 
Celle où tout le monde pense pareil ne me semble pas viable à long terme, parce que je me rappelle que tout le monde pensait la même chose à propos du Titanic... Il était insubmersible... Alors personne n'a fait attention aux dangers et aux signaux d'alerte... Le reste fait parti de l'histoire. 
Continuer dans la voie de m'obstiner et d'argumenter avec les autres, leur donne du jus, me vide du mien et franchement au final... On reste chacun dans notre camp, avec l'illusion que nous avons raison. C'est un catch 22. 
Il doit vraiment y avoir d'autres chemins... Ils ne sont juste pas éclairés en ce moment. Ma vision doit être troublé par la peine et la colère de l'autre... Mon égo doit être gonflé à bloc à penser comme ça qu'il a raison... 
Et c'est une roue qui tourne.... Comme le serpent qui se mange la queue. 
Et vous...  
Vous le trouvez comment notre monde en ce moment??

21 octobre 2016

Parce que...



J’allais écrire sur le mérite.

Puis ensuite sur le consentement.

Puis finalement, je vais écrire sur rien, en cette journée de pluie.


Cette journée qui me ramène à mon clavier.

Je l’ai négligé ce clavier. Je l’ai négligé, comme on néglige un ami que l’on sait qu’il va tout nous pardonner, qu’il va nous aimer malgré nos défections. De fait, il est toujours là, et mes doigts savent se reconnaître dessus. La chimie passe encore entre lui et nous (mes doigts et moi).

Je l’ai négligé par paresse, par fatigue, par ivresse, par négligence et surtout par procrastination. Quand on sait que la procrastination vient souvent du fait que nous voulons être parfaits avant de faire quoi que ce soit. 
J’ai eu l’impression dans les derniers mois que je n’avais plus rien à dire d’intéressant.


Comment les aléas de la vie de belle-mère, de mère, de femme, d’amie pouvaient être aussi intéressants pour l’écrire et surtout le publier dans un blogue comme celui-ci? Qu’est-ce que j’ai moi, d’assez original ou d’assez intelligent à raconter pour en faire part au monde entier? Qui suis-je pour penser que le quotidien d’une quadragénaire ordinaire pourrait intéresser qui que ce soit?
Plus je vieillis, plus je réalise que je ne suis qu’une infime goutte d’eau sur la planète, que dis-je… De l’univers! Bien que la croyance dise que le battement d’aile d’un papillon peut suffire à faire lever les vents, je ne suis pas bien certaine que mes battements de cils ou encore mes sursauts fassent quoi que ce soit!

Je le dis en toute modestie, sans fausse représentation…
Pourtant…

Pourtant j’ai un million d’opinions, un million de mots qui restent à l’intérieur…

Alors, pourquoi reprendre du clavier?

Parce que.

Parce que j’aime ça.

Parce que discuter ici me manque…

Parce que le partage fait aussi partie de ma vie.

Même si ce partage ne se fait qu’à 1-2-10 personnes!

De plus, mes enfants ayant quitté le nid, je me retrouve bien seule de ma bande pour parler.

Eh oui.

Mon nid est vide. Pas vide vide, car les filles de mon chum sont encore là… Mais vide de sens. Vide de mon sang. Vide de mes références, vide de mon univers. Je suis totalement immergé dans l’univers de l’autre moitié de la tribu. Et je me sens bien seule.

Ma belle Lo est à l’autre bout du pays, dans les rocheuses. Mon bel Oli part vivre sa vie d’homme et d’étudiant de l’autre côté du pont. Pas loin, mais juste ce qu’il faut pour je sente le vide.

C’est dans l’ordre des choses tout ça et je ne peux et ne veux rien y faire. Il faut que la vie fasse de l’espace, il faut que les ailes qui ont poussé commencent à battre pour faire voler mes oiseaux… Mais je n’y peux rien… Mes yeux s’embrouillent et mon ventre se serre. Je suis maintenant seule.

Même le lien qui m’unissait au père de mes enfants se rompt avec la vie d’adulte de mes petits. Et moi qui croyais que la nouvelle vie débutait lors de notre séparation il y a 8 ans… Non. C’est maintenant la nouvelle vie. Maintenant les nouvelles perspectives. Maintenant que les portes s’ouvrent ou se ferment. Maintenant que je regarde le chemin devant et où j’ai le sentiment qu’il n’y a que moi pour l’éclairer et le défricher.

Et j’ai le vertige.

Le vrai.

Celui qui tire dans le ventre et dans les jambes.

Celui qui dit au corps et l’âme en entier que tout est possible.

Tout.

Voilà.

Et moi qui allais vous parler de mérite ou encore de consentement…

Et pourtant c’est un peu ça.

Il faut beaucoup consentir pour que la vie fasse son chemin.

Et je ne crois plus au mérite depuis bien longtemps.

À bientôt…