22 octobre 2010

Lumières

Le soleil devient paresseux avec nous en automne.
Il se lève de plus en plus tard et se couche de plus en plus tôt...
Il se pointe le bout des rayons, mais ne réchauffe plus autant.
Notre nez cherche les foulards doux et le bout de nos doigts des gants accueillants !
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Mon âme en automne cherche ses repères, je suis totalement faite pour l'été !
Ma naissance s'est fait en hiver, pendant une belle tempête de neige pourtant, mais je suis moulée pour l'été.
Pour la langueur que la chaleur oblige au corps, pour la lenteur des repas pris le soir jusque tard dans la nuit.
J'aime l'automne pour ses couleurs et pour les vêtements doux et chauds que l'on remets, j'aime l'automne pour les odeurs de soupe dans la maison. J'aime l'automne pour le retour des scéances de cinéma maison.
Mais je cherche l'énergie que me procure les longues journées. Je cherche l'énergie solaire en sommes.
Le manque de lumière draine mon esprit et mon corps vers mon lit et mes oreillers et je me traîne.
J'anticipe avec peu de bonheur l'hiver qui vient, qui malgré les nombreuses festivités, est toujours trop long, trop gris, trop froid !
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Heureusement des artistes, artisans venus de loin, sont passés maîtres dans l'art d'enjoliver la noirceur, d'atténuer les nuits trop longues.
À toutes les années ils travaillent fort pour inventer et fabriquer de magnifiques lanternes et ils nous les font parvenir par bateaux.
Une partie de l'été, des charpentiers, des architectes paysagistes, des jardiniers, des électriciens travaillent pour que la magie opère.
Et elle opère.
Les lanternes chinoises sont magnifiques.
J'arrive à croire que l'hiver qui vient ne sera pas si terne et que la lumière est là, elle n'est juste plus au même endroit.
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17 octobre 2010

Place ville-marie...

 La nuit à Montréal, surtout l'automne, quand le froid commence à mordre les joues, il existe des endroits presque désert, des endroits, où même si c'est en plein coeur du centre ville, on est seuls.
Comme j'aime ces instants où cette ville semble m'appartenir ou elle semble appartenir à ceux qui s'y aventurent...
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La belle rousse, jouant les modèles pour moi...
Il y a des espaces où on est si seuls que l'on peut jouer les divas, les modèles de magasines, prendre la pause et se sentir si petite dans tout cet espace, offert rien qu'à nous. Ici c'est la place Ville-Marie, le gratte-ciel le plus haut du montréal de mon enfance, maintenant il n'est plus seul dans ses hauteurs, mais je me souviens de notre fierté de voir ses phares lumineux qui tournent dans le ciel de la ville et que l'on peut voir dans les banlieues lointaines.
Je suis contente de pouvoir y créer et y jouer encore, maintenant !

12 octobre 2010

violence tragique...

Si jeune...
Mais y-a-t-il un âge pour mourir ?
Une adolescente d'une polyvalente au sud de Montréal a été battue à mort par son père.
Ce qui fait la manchette, c'est la religion du père et de la fille.
Où va aller le débat ?
Sur le fait que les musulmans ne respectent pas nos valeurs, qu'on ne devrait pas tant les accepter par ici.
Combien de pères ou de mères "québécois purs laines" sont violents envers leurs enfants ???
Et dans les cas où un père tue un de ses enfants, parle t-on de la religion catholique ?
Non.
C'est un drame, tragique.
Une adolescente est morte.
Quelle que soit la raison de la correction, on n'a pas affaire ici à une histoire de religion, mais de violence. Une affaire d'abus contre la personne.
Une histoire où la violence avec un grand V est sortie victorieuse contre la vie.
On ne connaîtra jamais le fin mot de l'histoire tragique de cet homme et de cette si jeune fille.
Ce qu'on sait par contre c'est, que partout dans le monde des petites filles, des femmes se font battre, abuser, mutiler. Par manque de connaissance, par peurs diverses, par croyances religieuses extrêmes, par histoire culturelle propre à un lieu, un pays, une région.
Il faut comprendre que la violence n'a ni race, ni couleur, ni porte-monnaie, ni saveur, ni odeur.
Elle peut être chez le voisin de pallier, chez cette cousine qu'on aime tant, chez notre ami qui aime tellement sa femme et ses enfants....
Je voudrais que tous les démagogues de la terre se taisent, au moins une minute, et en silence pensent à toute cette violence qui les habite, à toutes leurs petites guerres intestines qu'ils livrent sans merci.
Une minute de silence afin d'arrêter de propager à leur tour, la haine de ce qu'ils ne connaissent pas, une minute de silence pour penser à cette demoiselle, qui un soir bien ordinaire d'octobre, a perdu la vie, par les mains de l'homme qui était sur cette terre pour la protéger.
Et ça, ça n'a rien à voir avec la religion de quiconque.

04 octobre 2010

besoins urgents.... (!!)

Il est une question que l'on aborde très peu sur la place publique et pour causes !
Le partage avec des semblables des besoins "vitaux" de la vessie ou même pire !
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Sur les lieux de travail, comme il peut s'avérer inconfortable de succomber à nos besoins les plus pressants, quand on sait que notre présence peut se faire sentir, sans même que l'on sache que l'on est bien assis, cachés derrière ces portes qui ne nous cache que pour les moins visuels d'entre-nous !
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Pour la plupart, c'est un moment inconfortable, un passage obligé sans plus. Mais pour d'autres c'est carrément le calvaire, une longue attente vers le soulagement de fin de journée, une fois parvenus dans l'intimité de leur foyer.
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Il existe aussi ce genre de personne qui peut aller faire ce dont ils ont besoin et continuer la conversation entamée dans la file d'attente, en ponctuant ses dires de "bruits de corps" bien sentis...
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Personne ne semble confortable avec l'idée de partager ces moments avec les voisins, les collègues et amis.
Même Carrie dans Sex and the City se meurt d'avoir laissé échaper un bruit innoportun devant le magnifique Mister Big. Pas de fous rires partagés, mais un gros malaise et une fuite vers un endroit, très loin de cet écart de conduite !!!
Je ne suis jamais allé au Japon, mais il semblerait qu'ils ont un dispositif dans les toilettes publiques qui fait de la musique, pour préserver l'intimité des usagers...
Comme quoi, dans ce domaine, la distance ne change pas grand chose au tabou.
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Vous vous demandez très certainement pourquoi ce sujet, si il est si inconfortable ?
Eh bien pour vous parler d'un événement auquel j'ai assisté cet été.
C'était dans un festival de théâtre de rue, où des prestations de toutes sortes emplissaient un grand et magnifique parc sur le bord de l'eau.
De la danse, du théâtre, des poèmes, de la musique et une scène...
Une scène où se trouvent trois toilettes chimiques.
Les fameuses toilettes bleues.
Les puantes de nature, les repoussantes, les "on n'a pas le choix-il faut ce qu'il faut"....
Elles sont éclairées par des lumières de scènes.
Il y a tout autour un air de fête. De la musique qui semble être des chants du choeur de l'armée rouge...
Et à  toutes les fois que quelqu'un en sortait....
Des applaudissements nourris et bien sentis (!!)... -Ces applaudissements venaient pour la plupart d'un dispositif relié aux portes et qui déclenchait lors de l'ouverture de celles-ci.-
Et des spectateurs !
Oui.
Car cette scène bien éclairée faisait face à une estrade, où les gens pouvaient s'asseoir et attendre.
Ce que bien sûr, nous avon fait.
Au début, croyant qu'un spectacle allait débuter et plus les minutes avançaient, nous avons compris l'ironie de la situation et nous avons bien rigolé face à cette magnifique mise en scène !

Nous avons pu y voir les gens qui en sortaient tout timides et rapidement, afin que le moins de monde possible les remarquent.
Et les autres, les vainqueurs de la bol, qui en sortaient les bras bien haut des les airs, avec un signe de Victoire à la main !!!

La belle rousse, bien brave, y est allé se disant (avec raison) que cette toilette-là seraient bien moins pire que les autres....
Et quand elle en est sortie ?
Eh bien nous nous sommes levés en choeur tribu, pour l'ovationner, de tout notre coeur et de tout notre humour !!!
Et elle...
Comme une adolescente, a regardé la foule, a esquissée un geste victorieux, l'a abandonnée en chemin et est descendue en riant les escaliers qui la menaient vers nous.
Je l'ai trouvé bien courageuse.
Car moi, je n'y suis allé qu'au retour à la maison, vaincre seule, mes propres tabous.