16 novembre 2011

Vivante je suis!

Au détour d’un moment de détente dans la tourmente incessante de mon esprit, la main dans celle de mon amoureux, en tournant le coin d’une rue, ces pétales. Étalées par terre. J’y vois tout de suite le signe d’une fête d’amour. Je vois des pages habillés de blanc, de rouge peut-être. De petites fées mignonnes dans leur robe de bal et leurs cheveux tout bouclés au fer. Du brillant partout sur leur peau déjà si douce.
C’est fou n’est-ce pas comme le romantisme d’une petite fille peut habiter le corps d’une femme bientôt quarantenaire. Qui est parfois si cynique et défaitiste qu’elle se tombe elle-même sur les nerfs. Et pourtant, à la vue de ce rose, ce jaune, ce blanc sur les pierres chaudes du Vieux-Montréal, elle tombe sous le charme des contes de son enfance! Tout de suite, princes, princesses, fées, sorcières et intrigues l’amènent loin dans ses pensées.
Ne sommes-nous pas tous un peu les enfants que nous avons été dans notre corps devenu plus vieux, plus grand? Est-ce que nous changeons tant que ça avec les années? Ou simplement devenons-nous plus adaptés, plus aptes à faire face à ce monde « d’adultes » qui nous entoure? Je pose la question. Car avec le temps je constate à quel point nous ne changeons pas tant que ça de notre essence pure, celle qui était déjà là dès notre premier souffle. L’énergie qui nous pousse vers l’avant ou nous pousse à rester immobile n’est pas le même que lorsqu’enfant nous partions dans la lune ou que nous pouvions rester pendant des heures à refaire le monde, à réfléchir à s’inventer mille et une histoires?
Je reviens par ici. J’espère toutes les semaines depuis la dernière fois d’y venir poser mes virgules, mes exclamations et mes pensées. L’énergie d’abord n’y était pas. Ensuite l’inspiration. Que puis-je apporter de nouveau et qu’est-ce que mon regard a de si différent de toute cette multitude sur cette toile déjà bien remplie? Je suis comme ça. Je me replie lorsque j’ai besoin d’air. Je n’appelle plus les amis, je n’écris plus, je ne lis plus non plus. Je deviens une abonnée aux émissions « trash » de la télé et m’en confesse rarement!
Bonne nouvelle.
J’ai continué de faire des photos, l’envie de créer est revenue ces dernières semaines. La musique recommence à prendre l’espace dans ma tête. Preuve que les pensées et les hamsters de mon esprit prennent moins de place.
Je ne sais pas si c’est l’accident de scooter, le départ de ma grande Lo en appartement dans un dénuement que personne ne souhaite pour ses enfants ou encore juste trop d’émotions intenses dans les trois dernières années. Mais pour un temps et encore quelquefois, je me sens toute vide et sans espace de grands rires! Comme si j’avais oublié comment faire! Je tente de profiter de tous les instants magiques avec Oli qui grandit si bien. La belle rousse et la cadette de mon amoureux savent aussi me sortir de moi et souvent me faire sourire. Avec Lo, j’apprends l’instant présent. À ne pas poser de questions dont les réponses pourraient la placer dans un état de défensive et j’apprends à l’aimer sainement, avec beaucoup d’espace entre nous. Je commence à comprendre qu’il y a des gens que l’on doit apprivoiser plus d’une fois au cours d’une vie. Avoir changé ses couches, l’avoir bercée, lui avoir chanté et inventé mille chansons n’y changent rien. Nos univers lorsqu’ils se croisent, deviennent compliqués et étriqués. Nous apprenons à nous accepter et à profiter du bon temps qui roule. Un soupir à la fois, je garde pour moi mes inquiétudes, mes peurs, mes craintes et mes angoisses de mère. Les yeux levés au ciel, elle apprend à taire les choses qui alimentent ces processus en moi. Je rêve qu'un jour, notre relation soit plus ouverte et offerte à la lumière. Mais que serait la lumière sans les zones d’ombres?
Voilà.
Je suis là, de retour à petits pas.
Entre l’onirique et le personnel.
Entre les images et les mots.
Je suis là.
Et je vous lis… Croyez-moi. Je vous lis!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La seule chose qui me vient en te lisant est ceci: "Je t'aime" <3
Isabelle B.

Christine a dit…

Ils sont beaux ces pétales sur les pavés... de la couleurs sur notre vie pas toujours simple mais savoir les voir,cela fait déjà tant de bien. Je suis contente de te lire à nouveau :-)

Unknown a dit…

Isabelle... On se connait depuis si longtemps, sans se connaître dans le présent. Mais tu sais d'où je viens et ton commentaire me fait chaud au coeur...
Spiruline... Tu fait tellement partie de mes coups de coeur et tes photos, ta façon de voir la vie dans ses couleurs et la façon de les traiter sont sources d'inspiration à ma créativité!
Merci*