06 décembre 2012

"Allez viens, il me reste trois sous..."


Drôle de hasard, je lisais une amie m’expliquer les tourments amoureux et les peines d’amour qui se succèdent en lui laissant l’idée qu’elle n’est qu’un velcro qui colle mal. Et Jeff de Brel jouait dans mes oreilles.
« Non Jeff, t’es pas tout seul… »
Oui! On est seul face à nos peines, face à notre souffrance, quand on se trouve sur le bord du précipice de nos émotions. Quand la vague frappe. Quand enfin on avait ouvert les bras face à l’immensité et qu’on avale un bouillon trop salé, trop puissant, qu’on n’avait pas vu venir bien évidemment, puisqu’on avait les yeux fermés de gratitude, de confiance et d’aisance!
Paul Christopher Flynn, Precipice
On ne meurt pas d’une peine d’amour. Mais on meurt aussi un peu. Y’a des fragments de nous qui partent dans cette mer à laquelle on fait face. Des bouts de nous qu’on laisse au gré de nos errances ou voyages amoureux. Même si on se reconstruit, même si on rebâtit, on cogne les clous sur les blessures, sur les failles que ces histoires impriment en nous. À force ça teinte nos croyances, ça teinte, qui on est. À force, on hésite à rouvrir les bras et surtout, surtout à refermer les yeux face à l’immensité de l’océan d’amour que l’on éprouve. On devient méfiant, on met nos bottes de pluie, un imper et on garde toujours un œil ouvert… Et le goût du voyage amoureux se perd. On se dit qu’on n’est peut-être pas fait de ce bois-là. Que ce n’est pas pour nous et on essaie de passer à autre chose, à cultiver les autres pans de notre vie… Puis BANG. On ne l’a pas vu venir et même en chaussant des bottes, on décide de partir encore pour une escapade… puis l’escapade se montre plus longue et on croit que le voyage est possible… et on se déchausse tout en gardant l’imper et ensuite puisque la chaleur monte, on enlève aussi l’imper et ma foi… L’envie d’ouvrir grands les bras et de fermer les yeux revient…
La suite?
Je ne sais pas.
Elle n’est pas écrite.
Mais si j’étais l’auteure de sa vie?
Je lui donnerais tous les Vikings qu’elle souhaite, tous les nomades aussi, mais je les ferais simples, fidèles et ils auraient envie de s’impliquer de s’investir réellement dans une relation qui serait leur havre de paix, leur port, leur maison, leur refuge.
Ensemble ils bâtiraient une relation à leur image, ni trop près, ni trop loin. Bien définies et loyales.
Je voudrais parfois être Aphrodite, porter cette ceinture d’or et faire se pouvoir des histoires qui commençaient si bien. Faire vivre les impossibles et catalyser les désirs!

2 commentaires:

Fleur d'âme a dit…

Ce n'est jamais facile de voir la tristesse chez l'autre. L'impuissance n'est pas facile... à accepter!

Christine a dit…

Elle a de la chance de t'avoir pour amie!