03 février 2012

Soupirs!

Nous avons passé la semaine à discuter de la mort. 
La mort donné par des parents, au nom de l'honneur. 
La mort souhaité de certaines personnes qui hantent les prisons. 
La petite mort du harcèlement psychologique vécu à l'école. 
Les mots et les gestes qui ne nous quittent pas, avec le temps. 
Qui s'imprègnent dans notre âme, notre ADN presque.
Quand les adolescents si sensibles, autant que les parents manifestement, philosophent sur la vie, la mort, sur ce qu'est l'honneur, la liberté de vivre sa vie. Les discussions sur où elle s'arrête justement la liberté. Ça fait du bien à mon coeur de parent.
Sentir déjà chez la plus jeune, cette curiosité morbide du comment la mort a été donnée, son intérêt pour les détails « croustillants ». Ça m'effraie, je dois l'avouer, mais en même temps il y a une envie, un désir si grand de comprendre. Que je me dis que ça ne peut faire de mal que de décortiquer, ce qui est pour moi inimaginable!
Chez la belle rousse, cet intérêt de comprendre pourquoi quelqu'un choisi de tuer une autre. La réelle envie de saisir là où existe la fracture entre y penser et passer à l'acte. Si elle persiste dans cette voie, elle pourra faire une bonne chercheuse en psychologie, en criminologie. Cette fracture qui m'a souvent fait peur. Comme je me suis posée la question souvent... "qu'est-ce qui pousse un parent à agir... Quel est le boulon qui est mal vissé?".
Je suis tellement sensible et fragile face aux violences faites autour de moi.
J'ai une façon bien à moi de ne pas vouloir tout regarder, de ne pas entrer en profondeur dans le sujet. 
Je travaille fort mon déni.
Il y a parfois des horreurs qui me font l'effet d'un feu trop puissant. Je ne peux m'y approcher de trop près. Je m'y brûlerais...
...
je suis par contre très heureuse de sentir que l'espace à la discussion existe chez nous.
Fière de sentir l'ouverture de tous pour le faire.
Bien consciente par contre que nous ne réglerons pas le sort du monde, quoique...l'éducation est parfois garante de l'avenir... Et réfléchir, discuter en fait partie justement de l'éducation.
...

Aucun commentaire: