08 mars 2013

8 mars...


Aujourd’hui c’est le jour de la femme.
Je lis un peu partout les questionnements qui entourent le maintient d’une telle journée et vraiment, je voudrais dire qu’effectivement ce n’est pas nécessaire de souligner le jour de la femme, comme celui de la terre d’ailleurs.
Mais les faits existent.
Il faut souligner que les femmes ne sont pas, partout sur la terre, l’égales des hommes. Je ne parle pas ici de salaire ou de reconnaissance au niveau des tâches…
Je parle de choses bien plus terre-à-terre.
La sécurité, le droit de penser et de prendre la parole, le droit de vivre une sexualité sécuritaire et plaisante… Entre autres choses.
J’ai écouté cette semaine, Rebelle de KimNguyen. Ouf. Voici un extrait de la narration : « Mon colonel m’a marié afin que je couche obligée avec lui »… L’histoire d’une enfant soldat. Une fille soldate dans ce genre de conflit, en plus de se battre, doit ouvrir les jambes aux désirs des hommes et des garçons qui les entourent. Fusil à la main le jour, envoyées comme chair à canon au front et utilisées la nuit pour diminuer le stress des troupes et apaiser les hormones de ces jeunes hommes devenus adultes bien trop vite.
Ahhh…
J’entends quelques-uns dire : « hey… Ici en occident c’est différent! »
Ah oui?
1 femme sur 3 vivra ou a vécu des violences sexuelles, allant de l’inceste à des rapports sexuels non désirés.
1 femme sur 3!
Il m’arrive souvent quand je suis dans un lieu public de regarder toutes les femmes qui s’y trouvent et de calculer mentalement combien sont meurtries de l’intérieur malgré leur sourire, leur visage si rayonnant et les éclats de rire! Je suis touchée en plein cœur par ces statistiques. Parce que je suis une mère et une belle-mère de filles. Parce que je connais personnellement des filles à qui ces statistiques s’appliquent et aussi parce que j’ai eu à côtoyer la douleur du silence qu’on impose au niveau de la société, aux malaises qui entourent ces meurtrissures qui guérissent mal.
Bien sûr qu’en occident c’est bien différent.
Bien sûr que les femmes ont leur place dans les universités, qu’elles ont des moyennes générales souvent supérieures que celles des garçons. Bien sûr qu’elles sont performantes.
Mais combien d’entre-elles se retrouvent dans des postes clés après leurs études?
Quoi?
Vous dites que c’est à cause grâce aux enfants que les femmes portent?
Peut-être.
Mais moi je connais des femmes qui luttent continuellement entre les préjugés et la pauvreté lorsqu’elles décident de rester à la maison pour s’occuper des enfants. D’autres qui luttent contre les préjugés et la culpabilité, lorsqu’elles retournent au travail. Coupables rendues au travail  parce que la petite dernière a le rhume et aurait eu besoin de ses bras pour aller mieux. Coupables si elles restent à la maison pour offrir réconfort et soins, parce que les dossiers s’empileront sur le coin du bureau…
Rares sont les hommes qui éprouvent ce genre de sentiment face aux dernières choses énoncées… Et pourtant… Les pères sont plus présents que jamais, ici au Québec… Dans mon milieu en tout cas. Alors… C’est quoi le problème?
Je pose la question.
D’où nous vient cette culpabilité à monter les échelons, à se sentir légitimes dans nos choix, et appuyées par nous toutes les femmes. N’est-ce pas ce que nos mères et nos grands-mères ont voulu pour nous? Avoir le choix?
Je m’égare et semble faire deux billets en un…
Pourtant, je constate en me relisant que ce sont les thèmes qui font de moi une féministe et une humaniste.
Le droit de penser, de parler, de faire des choix et de les assumer, le droit égal aux postes de direction partout dans la société. Le droit de rester à la maison et de pouvoir se le permettre quand on a des enfants. Le droit de retourner au travail aussi. Le droit de vivre notre vie de femme comme on le sent, comme ça nous fait du bien.
Le droit d’aider les femmes ailleurs dans le monde qui se battent comme les femmes ici se sont battues il y a 50-60 ans, comme le dit ici Boukar.
Pour moi être féministe c’est aimer mon homme qui est mon équipier égalitaire dans la vie.
C’est montrer à nos filles la fierté, et à quel point il est important de bien se connaître, de bien connaître son corps et combien il est important de travailler fort pour accéder à nos rêves.
Être féministe veut aussi dire éduquer un garçon en lui transmettant la fierté, et à quel point il est important de bien se connaître et connaître son corps et combien il est important de travailler fort pour accéder à ses rêves… 
(Tiens… la même chose que pour les filles!? Certainement! Si on souhaite l’égalité… On éduque également! Même si le garçon préfère les jeux vidéo où des autos vont vite et que les filles dansent devant la console… la base doit demeurer la même!)
Aujourd’hui, c’est le 8 mars.
Je remercie le ciel d’être née ici, avec le droit de parole et le droit de vivre ma vie librement.
Je pense à toutes celles qui n’ont pas cette chance et j’espère voir de mon vivant que les choses changeront pour elles aussi. Comme elles ont changé ici, grâce aux femmes qui sont venues avant nous, faire de petites et grandes révolutions!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci mon amie. Tres beau texte...je le transporte dans le coeur de toutes ces femmes de la lignée dont je viens...merci d'écrire en l'honneur de Florence et Marie-Anna. De Gertrude, Florida, Lucie, Bibiane, Angèle, Pauline,Thérèse, Cécile et Marie-Jeanne. Merci aussi pour ces femmes de mon patriarche qui avaient toute qu'un caractère, des femmes entêtées et dévouées à leur famille qui, pour certaines, ont fait bien des bassesses pour nourir leurs nombreux enfants...Un 8 mars pour délivrer les femmes qui n'ont ni paroles, ni droits!

Le dirigeable a dit…

Un beau billet, intense, revendicateur, comme je les aime!
Parce qu'on en a besoin.
On a encore beaucoup de chemin à faire.
Notre société est encore à se bâtir.
Il faut qu’on s’implique si on veut qu’elle soit à notre image!

Fleur d'âme a dit…

Savoir apprécier et vivre avec des valeurs d'égalité et de partage.

Merci pour ce billet humain !

Bonne journée Julie!