03 mai 2013

C'est notre nature?


Je travaille depuis une semaine sur un texte qui a du punch sur la culpabilité…
Et rien ne sort comme je le souhaiterais.
Je n’arrive pas à bien cerner mon sujet.
Trop près de moi, j’imagine…
Prise par mon amoureux, qui sait à quel point j'adore ces fleurs!
Et il y a tous les magnolias de ma ville qui ont décidé de se faire jolis et magnificents!
Et les tulipes et les jonquilles.
Et ces petites fleurs bleues éphémères qui courent sur l’herbe de certains voisins…
Alors, mon sujet s’évapore comme flaque d’eau au soleil et je n’arrive plus à bien cerner l’angle de mon sujet.
Si ce n’est que je suis entourée de gens coupables.
Qui se sentent comme ça du moins.
Coupables de leurs enfants qui passent un mauvais moment avec eux-mêmes.
Coupables de certaines maladies mentales ou neurologiques qui les affectent.
Coupables de ne pas se sentir plus fortes.
Coupables de ne pas se sentir plus douées pour trouver les mots ou les actions réconfortantes.
Toujours les mêmes questions.
Pourquoi je n’ai pas vu cette chose arriver? Où ais-je manqué d’amour?
Toujours la pensée que ça vient de nous… Parce que le rôle de parent c’est de protéger nos enfants, les mettre à l’abri. Ne dit-on pas « couver » ses enfants?
Rencontré une ancienne voisine à l’épicerie l’autre jour. On ne s’était pas vraiment parlé du temps qu’on cohabitait le même croissant, le même petit parc au centre, le genre de parc avec fontaine et des arbres où les enfants du coin s’y rejoignaient pour grimper, courir et se raconter des secrets derrière le pin. Mais là à l’épicerie, elle m’a fait un aveu… M’a raconté, à quel point il est difficile d’être mère, à quel point sa jeune trouvait le passage de l’adolescence difficile, les multiples problèmes qui requièrent une psychologue, une médication et beaucoup d’amour… Elle s’est fait dire dernièrement par une amie que c’était probablement parce qu’elle avait quitté son emploi pour être mère à temps plein. Que si elle avait travaillé, la demoiselle aurait été plus forte, plus à même de faire face aux difficultés… (!!!!)
J’ai été chavirée. Totalement!
J’ai essayé de lui montrer le ridicule en lui racontant que lors du passage difficile de ma belle Lo. On m’avait dit le contraire! Que si j’avais été plus présente, que j’avais été moins impliquée, que j’avais moins travaillée et que si j’étais resté avec son père, elle n’aurait pas eu ses problèmes! On ne s’en sort pas n’est-ce pas?
Si on rajoute par-dessus toutes les phrases bien intentionnées des gens qui nous aiment!
« Moi en tout cas, ça ne se passerait pas comme ça… »
« Je ne sais pas comment tu fais pour gérer ça et dormir la nuit! Moi elle saurait depuis très jeune que ce comportement ne se pourrait pas dans ma famille… »
Et j’en passe des meilleures encore!
Je regarde tout autour de moi et je vois ces beaux magnolias en fleurs et je regarde aussi toutes ces femmes et ses hommes qui aiment et cajolent leurs enfants. Je vois tout l’amour et aussi tout le désespoir de certains écueils de l’adolescence et de certaines maladies mentales et franchement, j’ai beau tourner ça dans tous les sens… Je voudrais qu’on arrête de se mutiler l’âme avec cette culpabilité qui nous hante.
Que l’on regarde les bons coups, qu’on en invente encore et encore… Qu’on se responsabilise certes, de ce qu’on peut faire de mieux… Mais qu’on cesse de croire que tous les problèmes de nos amours sont reliés à des mauvaises actions de notre part.
Je veux qu’on se fasse des boules d’amour, qui ressemblent à ces fleurs roses, violettes et jaune soleil qui sont partout sur les parterres! Parce que pour passer au travers nous aussi, les parents, on a besoin de se remonter l’estime, comme le soleil remonte dans le ciel de mai!
Bisous et câlins!
On continue à faire de notre mieux.
On commence notre journée en inventant l’amour encore et toujours.
On se regarde dans le miroir et on s’aime…
Pour montrer l’exemple à nos petits, à qui on demande de s’aimer aussi! (gros contrat! On en convient hein?)

5 commentaires:

Christine a dit…

Mon dieu,toutes ces belles certitudes si faciles à asséner lorsque l'on est pas concerné me font horreur.Je crois qu'en tant que parents,on essaie d'agir au mieux, rien n'est jamais simple. J'ai vécu aussi des périodes de grands doutes en me demandant ce que j'avais fait faux.Dans ces moments-là une oreille amie, attentive et non jugeante est d'un grand secours. Et ton questionnement sur la culpabilité me fait penser à la chanson de la regrettée Lhasa (http://www.dailymotion.com/video/x47tie_lhasa-de-sela-la-confession_music#.UYQEP4KIu1I) Je te souhaite un w-e serein et aimant :-)

Sophie Legendre a dit…

Ah cette maususse de culpabilité. . La vie ne vient pas avec un manuel d'utilisation et les enfants que l'on a, encore moins. C'est une manie que j'ai depuis quelques années, d'essayer de montrer aux autres mes failles, mes erreurs, d'accepter de montrer mes imperfections. Je trouve donc qu'on a trop peu d'exemples de gens (de femmes en particulier) imparfaits,mais vrais, de gens heureux mais malhabiles, qui font des erreurs, mais continuent d'essayer avec les moyens du bord, à chercher le bonheur. Me semble que si on osait se montrer imparfait de temps à autre, ça serait plus facile pour tout le monde.

Petite libellule a dit…

Ah oui... La culpabilité. On est bonnes là-dedans, nous les mamans. Mais le positif, c'est que ça se travaille! :)

Élise a dit…

"des boules d'amour", comme c'est bien dit. Tu as tellement raison... sur tout dans ce texte. C'est tellement juste. Je n'ai rien à ajouter. Suis bouche bée.

Marie a dit…

Ça me tue de voir à quel point on culpabilise les mères de nos jours! Pas assez ceci. Trop cela. Celles qui ont de l'ambition se font reprocher de ne pas vivre juste pour leurs enfants. Celles qui sont présentes se font dire qu'elles mettent leur vie en veilleuse. Qu'elles ne pensent pas à leur avenir. Celles qui envoient leurs enfants en garderie se font presque dire, à mots à peine couvert, qu'elles sont responsables des problèmes psychologiques de l'humanité ! ! Quoi ? Tu n'allaites pas ? Loin de moi mère indigne ! Un fou tire sur une classe d'enfants: on se demande toujours quel genre de mère il a eu.. Comme si par défaut, les mères étaient responsables de tout: de la misère dans le monde comme de la baisse des insectes en Amérique du sud ! Quoi ? Vous ne saviez pas ? Ben oui ! Il paraît que... (je blague bien sur ;-)

Le pire c'est que même entre elles, les mères se jugent.

La vérité c'est que pour toutes, autant que nous soyons, un enfant, ça ne vient pas avec un manuel. On fait de notre mieux. Et pour un enfant, le mieux c'est une mère même imparfaite, et non pas pas de mère du tout.

Alors au diable des préjugés et les jugements.

Bonne journée ! Sans culpabilité !

Marie xx