04 octobre 2012

Peine d'amour


Il est rendu grand. Presque adulte. 17 ans!
17 ans et sa première peine d’amour.
Il la vit en silence et avec les chansons de Bernard Adamus et de Lisa Leblanc.
Ils chantent sa peine à sa place.
Et moi je le regarde partir faire de longues siestes. N’être bien nulle part. Il s’assoit avec nous, se lève, part dans le salon, sa chambre… Il revient tente de faire la conversation. Repars…
Ouf.
Il n’accepte pas qu’on en parle.
Il a son jardin secret.
Et moi je le regarde nager dans cette peine sourde et je voudrais l’enlacer, je voudrais lui dire ces choses qui ne font pas de bien, mais qui sont tellement vraies. Comme cette phrase si véridique mais plate, qu’on est mieux seul que mal accompagné.
Quand je le voyais courir après son amoureux, l’appeler et ne pas recevoir de réponse, quand je voyais tous les dimanches où il ne faisait rien juste au cas où il appellerait. Je savais que cet amour s’en allait vers un mur et que ça frapperait durement.
Pas facile regarder son enfant avoir de la peine.
Je ne sais pas si on s’habitue.
Mais je ne crois pas.
Je voudrais le prendre dans mes bras, il souhaite de l’espace.
Il est jeune.
Il a 17 ans.
Presqu’un adulte.
Presqu’encore un enfant.
Il sera mon enfant, toujours.
Et je pense qu'à toutes les fois où il pleurera, je ne serai pas loin de partager les mouchoirs avec lui.
Est-ce qu’on apprend à avoir du recul avec les peines de nos enfants?
Je ne sais pas.
Avec ma belle Lo, je n’ai pas encore appris.
Et je constate que même si j’ai plus d’expériences, avec Oli non plus, je n’y arrive pas encore.
Heureusement, je sais que ça finit par passer… Qu’on grandit dans nos peines aussi. Qu’un jour il va regarder derrière lui et il sourira au souvenir de cet amour qu’il pleure aujourd’hui.
(Que je le sache, ne l’aide malheureusement en rien aujourd’hui)

6 commentaires:

Marico Renaud a dit…

Tellement, douloureusement vrai! Mais le seul fait que tu sois là, présente même si silencieuse, lui fait le plus grand bien. Rappelle-toi... Bisous

Solange a dit…

On a mal avec eux, sans pouvoir grand chose autre, que d'être là.

Éphée Lafée a dit…

Oh la la c'est dur ça!
Moi aussi, ça me chamboule de savoir mes enfants dans un creux de vague.
Ça passera, c'est sûr, mais ça n'enlève pas toute cette douleur de le savoir.

Anonyme a dit…

La peine de'un enfant fait toujours plus mal que la nôtre...ma mère de 80 ans nous le confirme, même si nous sommes tous rendus très grands.

Michèle a dit…

Comme c'est difficile de voir nos enfants souffrir...on aimerait le faire à leur place. Je te comprends. Pas encore rendue à consoler pour des peines d'amour et lorsque mes enfants pleurent, c'est souvent pour des petits maux qui passent très vite où je réussis à les faire sourire en un rien de temps....Mon tour viendra bien assez vite pour les peines d'amour de mes deux cocos...

Adamus a des chansons qui peuvent peut-être le faire sourire un peu...en lui chantant "qu'un jour y fera plus beau dans son bol de toilette"!...

Anonyme a dit…

Je ne connais pas encore l'autre côté de la médaille, mais ton texte m'a rappelé un courriel que j'avais envoyé à ma mère il y a quelques années pour la rassurer. Et je l'ai retrouvé!

« Je vis mes émotions à l'intérieur, dans la solitude, c'est ma façon de les digérer. Tu n'as pas à t'inquiéter. C'est sain de vivre ses émotions pleinement. Si on les refoulait, ça finirait tôt ou tard par nous submerger. Tu sais ce que c'est... Si j'ai envie de parler, je sais que tu es là pour moi et le fait de le savoir suffit. »

Peut-être est-ce ce que ton fils ressent...

Cindy