08 mars 2012

Journée de la femme

Longtemps, j’ai pensé que le féminisme c’était pour les femmes d’une autre époque. Longtemps, j’ai cru que toutes ces luttes étaient dépassées ici au Québec et partout en occident. Je me disais humaniste en y opposant le féminisme. J’ai participé à bien des débats et un jour j’ai compris. Compris que j’étais féministe. Qu’on pouvait être humaniste et féministe. Qu’il n’y avait rien d’opposé à cela!
C’est quand je m’impliquais dans mon syndicat que j’ai fait la connaissance de Laluna féministe. Quand j’ai constaté que les femmes avaient de la difficulté à monter les échelons, combien elles ramaient et devaient faire 4-5 fois plus que les hommes pour grimper les étapes vers les postes de directions, les postes où l’on décide! Les structures syndicales comportent à mon avis bien des problématiques et ce n’est pas le but de mon billet, mais celui-ci est à mon avis très important. Mais ce constat se fait partout dans la société. Combien de femmes sont à des postes clés dans les entreprises, dans la fonction publique, dans les postes décisionnels, dans les conseils d’administration, etc.?
Une femme sage, m’a dit un jour qu’elle arrêterait d’être féministe le jour où elle verrait le même pourcentage de femme à la tête des entreprises et des gouvernements qu’il y en a dans la vie. Nous sommes près de 52% de femmes, je crois, dans la société. On est loin du compte n’est-ce pas?
En cette journée de la femme par contre, je réfléchis encore à plus près de moi. Je regarde tout autour de moi et ce que je vois est étonnant et souvent triste. Je vois des femmes fortes, mais totalement fatiguées, épuisées et à bout de souffle. Parfois, je me demande si à force de lutter pour l’égalité on n’a pas oublié que l’égalité se faisait aussi à la maison. Combien de femmes se tapent l’égalité au travail et qui arrivent à la maison et doivent se farcir les inégalités de la maison. Entre les enfants, le ménage, le lavage, la cuisine, l’organisation de l’agenda familial, le dépassement de soi à travers les talents, la vie coquine de couple, les amis… Prendre soin des personnes  vieillissantes… Tout ça à travers l’éducation et ses tourments, le travail et/ou les études…. Ouf!
Je regarde ma vie des derniers 19 ans et je pense que je me suis peut-être trompée à quelques endroits. J’ai mis mes énergies à beaucoup trop d’endroits en même temps. Je voulais être une femme libre et libérée et je m’enchaînais à des chaines insidieuses, qui ne paraissaient pas en être. Je pense que nous ne sommes pas devenues toutes sages en devenant maître de nos vies. On a voulu à la fois ressembler à nos mères, à nos pères et à l'idéal que nous avions de la vie. Nous en sortons souvent cernées, fatiguées et je dois l'avouer, frustrées. Bien sûr, j'ai dans mon entourage des femmes exceptionnelles qui arrivent à tout tenir dans leurs magnifiques bras, mais elles doivent faire quelques concessions que la plupart d'entre-nous ne sommes pas prêtes à faire. Peut-être que je les idéalise aussi un peu ou beaucoup! N'empêche pour toutes les femmes merveilleuses, fatiguées ou non, de mon entourage, je sais du fond de mon coeur que l'on fait tout en notre possible pour faire bien et que le soir venu on se demande si c'était assez. Pendant que le conjoint ronflote de plaisirs d'être aussi bien sur son oreiller... Je pense que dans notre vie, c'est ce que je constate... On s'en fait toujours plus... Non?
...
Je souhaite à toutes les femmes de se libérer de leurs chaînes. Quelles qu’elles soient! Je nous souhaite de nous reposer, de nous aimer plus et de vivre librement. Partout, en tout temps!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je te lis avec quelques jours de retard. Mais avec grand plaisir ! Très juste ton texte. Je suis pas mla d'accord, surtout sur les concessions qu'on doit faire pour tout faire tenir dans nos bras !